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David Trezeguet , qui a raccroché ses crampons à 37 ans, restera dans l'histoire de l'équipe de France avec son but en or en finale de l'Euro-2000 contre l'Italie, pays qui l'a fait prince à la Juventus et contre qui il échoua en finale du Mondial-2006.
Trezeguet, c'est d'abord et avant tout un serial-buteur: 307 en 21 ans d'une carrière professionnelle jalonnée de trophées parmi lesquels la Coupe du monde 1998 et ce fameux CHAMPIONNAT D'EUROPE deux ans plus tard, qui confirmait la suprématie de la bande à Zidane, Deschamps et Henry au tournant du XXIe siècle.
En 71 sélections avec les Bleus, "Trezegol" a marqué 34 fois, soit une moyenne de quasiment un but tous les deux matches. Un total qui le place derrière Thierry Henry (51) et Michel Platini (41).
Toute la France du football garde en mémoire ce soir d'été du 2 juillet 2000 à Rotterdam et l'image de Trezeguet courant fêter vers tout le banc tricolore, torse nu et larmes d'enfant, sa sublime demi-volée du gauche, de la 102e minute, fatale aux Azzurri (2-1).
Lui que l'Italie, probablement plus friande des "renards des surfaces" que la France, a tôt reconnu comme l'immense buteur qu'il était. Pour le grand bonheur de la Juventus Turin dont il est devenu en dix saisons et 171 réalisations le 5e meilleur buteur de l'histoire et demeure à ce jour le meilleur artilleur étranger.
- Histoire de tirs au but -
Lui que l'Italie, déjà à ses dépens, avait fait grandir d'un seul coup du haut de ses 20 ans, avec ce tir au but plein de sang froid, réussi en quart de finale du Mondial-1998 au Stade de France.
Lui, enfin, que l'Italie, jamais amnésique et toujours rancunière, a fini par faire pleurer de rage et de désespoir, en finale du Mondial-2006, avec l'aide de la transversale qui a repoussé son tir au but et précipité en quelque sorte son déclin en Bleu, à 29 ans seulement.
Si l'Italie n'a jamais été très loin de ses plus grandes joies et de ses plus grandes peines sportives, c'est en Argentine qu'a commencé à s'écrire l'histoire de ce Gerd Muller ou plutôt de ce Mario Kempes à la française, avec lequel il a pour points communs le profil de machine à marquer et d'avoir joué à River Plate et au club espagnol d'Hercules Alicante.
Né à Rouen où son père, Argentin d'extraction française, avait posé ses valises de joueur, c'est à Buenos Aires que le jeune David a grandi et fait ses premiers pas de footballeur, disputant son premier match professionnel à 16 ans et 8 mois avec l'Atletico Platense.
- Essai infructueux au PSG -
Il n'a pas tout à fait 18 ans quand il tente sa chance en France. Après un essai infructueux au Paris SG, il est finalement recruté par l'AS Monaco où il forme avec Thierry Henry un duo redoutable qui frappe rapidement aux portes des équipes de France. Chez les moins de 18 et de 20 ans, chez les Espoirs et très vite chez les A, dès 1998, l'année qui compte.
Contrairement à Henry, qui a échoué à s'imposer à la Juventus (1999), Trezeguet, crâne presque rasé et petit bouc, passe une décennie remplie de buts, de titres (champion d'Italie 2002, 2003) et de distinctions (désigné meilleur joueur du Calcio pour la saison 2001-02) à Turin. Et rentre définitivement dans le coeur des tifosis en restant au club malgré la rétrogradation en Serie B (2e div.) consécutive à une affaire de matches truqués (2006-2007).
Après avoir tout gagné ou presque (la Ligue des champions s'est refusée à lui en finale en 2003) à la Juve, Trezeguet a fait un retour remarqué en Argentine en 2012, où il a contribué au retour en première division de River Plate, avant de jouer une saison aux Newell's Old Boys.
C'est finalement en Inde, dans la Super League qui a sorti de leur retraite de nombreuses anciennes gloires comme Robert Pirès, désormais le dernier des Bleus de 1998 encore en activité, que Trezeguet a prolongé, en fin d'année passée, le plaisir de jouer.
Son ultime but officiel pour le FC Pune City, il l'a marqué le 30 octobre dernier d'une somptueuse demi-volée. Une de plus, une dernière...