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Le foot français n'avait pas besoin de ça après les incidents d'OM-OL: L'UCPF, syndicat historique des clubs, qui ne représente pratiquement plus que la L2, est prêt à saisir la justice pour contester son remplacement annoncé dans les instances par "Première Ligue", front des clubs de L1 sécessionnistes.
C'est à partir de 14h30 ce jeudi que se tiendra le conseil d'administration de la Ligue de football professionnel (LFP) qui devrait entériner une révolution de palais, toile de fond d'une nouvelle crise du foot français.
Ce CA doit désigner le syndicat le plus représentatif des clubs pour siéger à la LFP. Il y a deux concurrents. Tout d'abord, le syndicat historique des clubs pros, l'UCPF, créé en 1990, qui ne compte plus que 24 membres: 20 de L2, 1 de L1, 3 de National.
Et le nouveau venu, "Première Ligue", qui regroupe les 19 clubs de Ligue 1 (tous sauf Guingamp) qui ont quitté l'UCPF début septembre. L'issue du CA de la LFP ne fait guère de doute, alors que la L1 y est majoritaire: sur les 25 membres avec droit de vote, on compte cinq indépendants (dont Frédéric Thiriez président de la LFP), neuf représentants des familles (joueurs, clubs, arbitres etc.), huit de l'élite et trois de L2. Or, parmi ces trois derniers, deux évoluent désormais en L1 (le président d'Angers, Saïd Chabane, et celui de Caen, Jean-François Fortin).
"Première Ligue" devrait donc être adoubé et prendre le siège de l'UCPF. Mais le match n'en finira pas là et se prolongera sans doute devant le tribunal administratif, comme l'a déjà promis Guy Cotret, président d'Auxerre (L2), élu président de l'UCPF jeudi matin en remplacement de Jean-Pierre Louvel, ex-président du Havre (L2).
"Certains clubs (Première Ligue) veulent confisquer le foot d'élite, certains (Première Ligue) nous considèrent comme des boulets, ils ont le droit de se tromper", a commenté M. Cotret après son élection.
- 'Inutilement provocateur' -
Les enjeux sont lourds. Car comme l'a expliqué dans France Football Jean-Michel Aulas, président de Lyon (L1), qui milite pour "Première Ligue" dont il est vice-président, le syndicat choisi "sera le seul habilité à avoir des représentants dans les différentes commissions, le seul aussi à négocier avec les autres syndicats en commission paritaire. Accessoirement, il sera aussi le seul à percevoir des ressources de la part de la Ligue".
"Comme ces ressources proviennent à 93% de la première division, il serait donc très logique que cela concerne le syndicat Première Ligue", a encore asséné JMA.
Une logique vertement contestée par Guy Cotret, interrogé par l'AFP: "Jean-Michel Aulas est à nouveau inutilement provocateur, on n'a pas le droit de nous bafouer comme ça".
Le président d'Auxerre se dit donc prêt à aller devant les tribunaux pour défendre les intérêts de l'UCPF: "le CA de la LFP se saisit d'un sujet qui n'est pas de sa compétence, ce n'est pas à lui de juger si tel ou tel syndicat est représentatif. On est prêt à faire du +juridisme+. On fera un référé devant le tribunal administratif jeudi après-midi ou vendredi matin en fonction des décisions qui seront prises par la Ligue".
Après les incidents de Marseille-Lyon (1-1) dimanche soir (jets de bouteilles de verre sur la pelouse, effigie de Mathieu Valbuena pendue en tribunes, interruption du match pendant 20 minutes, déclarations incendiaires du président marseillais Vincent Labrune, et outrancières d'Aulas), le foot français se serait bien passé de cette mauvaise nouvelle publicité.