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Les couteaux sont tirés entre clubs de L1 sécessionnistes de "Première Ligue" et l'historique syndicat des clubs prfessionnels (UCPF, où reste la L2), en vue d'une bataille en légitimité, jeudi, lors d'une nouvelle journée houleuse dans les instances du foot en pleine crise.
Après le bouillant et dévastateur Marseille-Lyon dimanche soir, le foot va connaître un nouveau champ de bataille périlleux pour son image.
La Ligue de football professionnel (LFP) tiendra jeudi à 14h30 son conseil d'administration. A l'ordre du jour : "la désignation du syndicat le plus représentatif des clubs professionnels", selon une source proche du dossier, confirmant à l'AFP ce qu'annonce Jean-Michel Aulas dans France Football à paraître mercredi. Soit choisir entre "Première Ligue" et UCPF, qui se réuniront séparément aussi le même jour.
L'UCPF (24 membres : 20 de L2, 1 de L1, 3 de National), le syndicat historique des clubs pros créé en 1990, se rassemblera jeudi en assemblée générale élective pour désigner le successeur du président démissionnaire, Jean-Pierre Louvel. Le président d'Auxerre (L2), Guy Cotret, est l'unique candidat.
Le syndicat "Première Ligue", regroupant les 19 clubs de Ligue 1 (tous sauf Guingamp) qui ont quitté l'UCPF début septembre, aura également une séance de travail le même jour.
- 'Prêts à faire du juridisme' -
Le syndicat choisi au final "sera le seul habilité à avoir des représentants dans les différentes commissions, le seul aussi à négocier avec les autres syndicats en commission paritaire. Accessoirement, il sera aussi le seul à percevoir des ressources de la part de la Ligue", précise Aulas, qui milite pour "Première Ligue", dont il est vice-président.
"Comme ces ressources proviennent à 93% de la première division, il serait donc très logique que cela concerne le syndicat Première Ligue", assène encore JMA.
De quoi faire bondir les clubs de L2. "Jean-Michel Aulas est à nouveau inutilement provocateur, on n'a pas le droit de nous bafouer comme ça, s'est insurgé auprès de l'AFP Guy Cotret. Le CA de la LFP se saisit d'un sujet qui n'est pas de sa compétence, ce n'est pas à lui de juger si tel ou tel syndicat est représentatif."
"On est prêts à faire du juridisme, a-t-il prévenu. On fera un référé devant le tribunal administratif jeudi après-midi ou vendredi matin en fonction des décisions qui seront prises par la Ligue".
Et le président d'Auxerre de brandir la légitimité de l'UCPF par rapport au syndicat rival: "On s'adresse à tous les clubs pros, alors que Première Ligue est catégoriel; on a une antériorité; on a plus d'adhérents, ce qui est un critère en général discriminant en terme de représentativité."
Cotret s'en prend aussi directement à deux membres éminents du CA: "Quand on voit Jean-Michel Aulas et Vincent Labrune avoir des comportements indignes (en marge de Marseille-Lyon dimanche), qu'est-ce qu'ils ont encore en commun ?"
- Avec ou sans l'UCPF ? -
Le rôle du président de la Ligue Frédéric Thiriez sera également scruté, lui qui est venu apporter son expertise juridique à la création de "Première Ligue".
L'UCPF participera-t-elle à ce conseil d'administration ? "Nous avons d'abord reçu une lettre du président de la Ligue comme quoi nous ne serions pas invités au conseil d'administration alors que le président de l'UCPF en est membre ès qualités", a déploré M. Louvel auprès de l'AFP.
"Habituellement, on reçoit la lettre de convocation en même temps que les autres membres, qui l'ont reçue, a-t-il expliqué. J'ai ensuite vu le président de la Ligue qui m'a assuré que nous serions invités. Je n'ai toujours pas reçu la convocation."
Le CA de la Ligue est composé de 25 membres avec droit de vote: cinq indépendants (dont Frédéric Thiriez), neuf représentants des familles (joueurs, clubs, arbitres etc.), huit de l'élite et trois de L2. Et pour corser le tout, parmi ces trois derniers, deux évoluent désormais en L1 (le président d'Angers Saïd Chabane et celui de Caen, Jean-François Fortin)...
L'UNFP (syndicat des joueurs pro) milite pour un report du choix de l'organisation représentative des clubs "afin de laisser le temps à une ultime tentative de réconciliation", selon son coprésident Sylvain Kastendeuch. L'ancien capitaine du FC Metz évitera-t-il un big bang du foot français ?