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© AFP/FRANCOIS XAVIER MARIT
Les Néo-Zélandais face à la Russie lors de la Coupe des Confédérations, le 17 juin 2017 à Saint-Pétersbourg
Comédie romantique en noir et blanc. Engagés en Coupe des Confédérations, les All Whites souhaitent porter le plus haut possible les couleurs de la Nouvelle-Zélande en Russie et pourquoi pas gagner en notoriété, au pays où les All Blacks sont rois.
Quand les uns sont doubles champions du monde en titre, leurs lointains cousins du foot, n'offrent qu'une seule équipe professionnelle à l'île. Et encore, les Wellington Phoenix doivent évoluer... dans le championnat du voisin australien.
Logiquement, les All Whites, le surnom officiel des +footeux+ en opposition à celui des rugbymen qui inspirent crainte et respect sur toute la planète, émargent seulement au 95e rang mondial avant le tournoi à huit équipes, mini-répétition du Mondial-2018.
"En terme de conscience nationale, de poids médiatique et dans notre culture, le football est complètement éclipsé par le rugby", reconnaît ainsi Grant Morris, historien à l'université Victoria de Wellington interrogé par l'AFP.
- 3e Mondial en vue? -
Les marques déposées des All Blacks, la célèbre fougère argentée et le cérémonial du haka, ont construit la notoriété internationale des 4,5 millions de Néo-Zélandais. Et leur fierté également.
Avec deux courtes apparitions planétaires en 1982 et 2010, les footballeurs ne peuvent pas en dire autant, même si ces deux épisodes coïncident dans l'île avec un frémissement de la discipline, introduite au XIXe siècle par l'ex-colon britannique en même temps que le rugby.
Selon l'historien, la pratique locale du football excèderait même celle du rugby dans la population mais, si la nation du Pacifique Sud apprécie le jeu à XI et la vie au grand air, elle sait également se retrouver au salon quand il s'agit de supporter, admirer et encourager avec passion ses All Blacks.
Pour M. Morris, le défi physique propre au rugby aurait naturellement séduit les Maoris dont la culture ancestrale valorise le combat. Du coup, les résultats internationaux sont également venus très vite.
- 'C'est notre truc' -
"On a été plutôt bons rapidement, on a confirmé sur la scène internationale et on a poursuivi dans cette voie du coup, synthétise le chercheur. Dès le début, c'est devenu notre truc et les All Blacks y sont pour beaucoup. Sans les succès de l'équipe nationale, je ne pense pas que le rugby serait aussi fort en Nouvelle-Zélande".
Obligée d'en passer elle par un double barrage périlleux avec la 5e nation sud-américaine pour atteindre le Mondial-2018 même si elle finit première des qualifications de la zone Océanie, la sélection d'Anthony Hudson n'en rajoute pas et fait profil bas avant le début du rendez-vous russe.
Son sélectionneur, un britannique de 36 ans qui exerce depuis 2008 et dirige déjà sa deuxième sélection après le Bahrein, n'hésite ainsi pas à qualifier de "molle" et "détendue" la culture du foot dans le pays.
Après une longue phase d'expérimentations initiées en 2014, l'ancien milieu de West Ham, où il n'a jamais percé, a retenu un groupe jeune qu'il croit capable de faire ses preuves. Surtout, à un an du Mondial, la compétition lui permet de s'étalonner contre une adversité plus relevée que celle de l'Océanie alors que la petite Nouvelle-Zélande souffre habituellement cruellement pour organiser les rencontres amicales de prestige qui servent à progresser.
Lucide et flegmatique, il sait toutefois qu'il doit accepter la règle du jeu particulière qui règne dans cette partie du monde.
"C'est très compliqué de faire chuter le rugby de son piédestal, indique-t-il. Ce n'est probablement plus ce que c'était à l'origine mais le rugby continue d'avoir une forte emprise sur tout le reste. Les All Blacks sont de plus en plus forts. Ils n'ont même jamais été aussi dominateurs".