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© AFP/Juan Barretto
Les joueurs brésiliens célèbrent leur victoire contre l'Espagne en finale de la Coupe des Confédérations, le 30 juin 2013 à Rio de Janeiro
C'est un petit séisme sur la planète football: l'Espagne hégémonique s'est fait écraser en finale de la Coupe des Confédérations dimanche au Maracana par le Brésil (3-0), qui a remporté ainsi la compétition pour la troisième fois de suite et pris surtout date pour le Mondial-2014.
Un doublé de Fred (2e et 47e) et un but du jeune prodige Neymar (44e) ont permis aux Brésiliens de conforter leur statut de favori pour ce Mondial à domicile et de stopper la série record d'invincibilité de l'Espagne (29 matches de compétition), qui n'a toujours pas réussi à remporter la Coupe des Confédérations.
Jamais le vainqueur de la "Coupe des Conf'" n'a gagné la Coupe du monde qui s'ensuit. Mais cette superstition était bien éloignée des quelque 73.000 coeurs brésiliens massés dans le mythique stade de Rio de Janeiro, qui ont connu une fête dépassant leurs plus folles espérances.
Car dépassée, l'Espagne, qui aura donc échoué dans la quête de son grand chelem, l'a été comme jamais, et son statut de double championne d'Europe et de championne du monde en titre vacille désormais sérieusement sous les trois buts brésiliens. Les trois coups brésiliens avant d'entrer en scène pour "son" Mondial ?
Mais y a-t-il eu seulement un match ?
Le Brésil s'était révolté en prenant la rue lors de massives manifestations, et le gaz lacrymogène venu picoter les narines des spectateurs, utilisé par les forces de l'ordre aux abords du stade contre des protestataires, le rappelait. Son équipe nationale du Brésil s'est mise à l'unisson, au gré d'une révolte dirigée, elle, contre l'empire espagnol. Renversante !
Le scénario fut un calvaire pour la Roja, qui a encaissé des buts dès l'entame, en fin de première période et au début de la seconde, et qui a même raté un penalty, tiré à côté par Sergio Ramos (55e) ! Et un carton rouge pour Piqué (68e) ! Et le public qui se met à scander le nom de la chanteuse vedette Shakira, la compagne de ce dernier, présente au stade ! Et les "olé" du Maracana chambreur !
Enfer espagnol, car ou donc paradis brésilien. "Le Brésil doit se faire respecter à la maison", avait prévenu le sélectionneur Luiz Felipe Scolari . Pour l'Espagne, c'était une maison de correction !
Le onze-type de Luiz Felipe Scolari est arrivé au faîte de sa forme pour le jour J. Enfin, le jour J sera bien une finale au Maracana, mais le 13 juillet 2014 pour la Coupe du monde, l'objectif prioritaire de la Seleçao.
"Golaço de Neymar"
© AFP/Christophe Simon
L'attaquant du Brésil Fred salue le public du Maracana, le 30 juin 2013 à Rio de Janeiro
"C'est un match qu'on pourra analyser, dont on pourra retirer des paramètres qui nous seront utiles pour la Coupe du monde", avait avancé "Felipao". C'est prometteur !
En attendant, ce dimanche, tous les voyants étaient au vert et jaune. Neymar a inscrit un nouveau "golaçao" et a confirmé son ascension avant le grand saut au Barça, Fred a marqué un doublé et rejoint Torres en tête du classement des buteurs (5 réalisations), la paire Paulinho-Luiz Gustavo a totalement annihilé Xavi et considérablement gêné Iniesta, et la défense brésilienne a rendu le secteur offensif espagnol tout simplement inoffensif.
Tout s'est très vite dessiné. Les Brésiliens ont l'habitude de mettre, d'emblée, une pression d'enfer. Dès la 2e minute, coup de maître de Fred, au sortir d'un cafouillage et d'un tacle à terre juste devant Casillas. Dans un style très Fred !
Et cette pression a fait dérailler la machine collective de la Roja. Ses rouages avaient déjà montré des signes de rouille lors de ses deux derniers matches, contre le Nigeria, finalement balayé (3-0), et surtout l'Italie en demi-finale (0-0 a.p., 7-6 t.a.b.).
Une usure pointée par Vicente Del Bosque . "Nous n'arrivons pas au meilleur moment, physiquement, parce que la saison a été très longue", avait dit samedi le sélectionneur.
Seul Iniesta avait encore du ressort: le Barcelonais aimantait tous les ballons offensifs et insufflait un minimum de vie dans le jeu espagnol. Son accélération assortie d'un frappe lointaine, détournée en corner par Julio Cesar (20e), faisait office d'aveu d'impuissance, comme ce tir sans conviction (58e).
Et quand la machine se remettait en marche, elle butait sur une défense brésilienne en état de grâce. "J'ai marqué un but mais David Luiz l'a annulé", pourrait ainsi dire Pedro après le sauvetage de l'arrière central (41e) en paraphrasant le mot célèbre de Pelé sur l'arrêt du gardien anglais Gordon Banks au Mondial-1970. Et le Maracana de scander "David Luiz! David Luiz!", un privilège rare pour un défenseur.
Avant de chavirer de bonheur au coup de sifflet final. Et de prendre rendez-vous pour le 13 juillet 2014.