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© AFP/CHARLY TRIBALLEAU
Des supporteurs du Paris SG lors du match contre Avranches, le 5 avril 2017 à Caen
C'est le premier accroc depuis que le Paris SG a renoué avec certains de ses supporters ultras: à la suite de dégradations matérielles survenus lors de la finale de la Coupe de la Ligue à Lyon, le club a été sanctionné à titre conservatoire par la Ligue de football professionnel (LFP).
Pas encore de sanction définitive, mais déjà des marques d'intransigeance. Plaçant le dossier des dégradations lors de Paris SG-Monaco (4-1) à Lyon en instruction, comme c'est la règle dans ce genre de cas, la commission de discipline de la LFP a décidé de "fermer à titre conservatoire l'espace visiteur lors des matches à l'extérieur du Paris Saint-Germain jusqu'à la convocation des dirigeants du club le jeudi 27 avril 2017", selon un communiqué publié tard dans la nuit de jeudi à vendredi.
Concrètement, deux matches à l'extérieur interviendront dans ce laps de temps pour les Parisiens: Angers-Paris SG le 14 avril (20h45), lors de la 33e journée et le match en retard de la 31e journée Metz-Paris SG, le 18 avril (18h30).
- 'Défaillances graves' de la LFP, dit le PSG -
Le PSG, qui avait annoncé dès lundi son intention de porter plainte contre X pour que "toute la lumière soit faite sur ces incidents", a réagi vendredi en pointant les "défaillances graves de l'organisateur du match", la LFP, qui "avait notamment la responsabilité de définir et de dimensionner les mesures de sécurité", et "le devoir de s'assurer que les entreprises de sous-traitance sollicitées pour l'événement possédaient la juste expérience".
Dans un long communiqué, le PSG dit aussi ne pouvoir "admettre que des actes répréhensibles, commis par une petite minorité, puissent être utilisés pour minimiser sa lutte déterminée contre toute forme de violence et de discrimination". "De même, les incidents du Parc OL ne peuvent occulter les efforts du club, à travers des échanges constructifs avec les pouvoirs publics et les supporters, pour raviver une atmosphère passionnée autour de son équipe depuis plusieurs mois".
Car au-delà des dégradations de samedi - le PSG évoque "l'arrachage de quelques dizaines de sièges", à quoi s'ajoutent, selon le quotidien local "Le Progrès", "des tags" sur certains murs de l'enceinte, le saccage de toilettes, et l'utilisation de plusieurs fumigènes pendant le match -, c'est la question du retour des supporters ultras au PSG qui se retrouve au coeur de ce dossier.
- La LFP cible le CUP -
Dans une lettre de la LFP adressée à Jean-Claude Blanc, directeur général délégué du PSG, et que le quotidien L'Equipe a publié jeudi, le directeur général de la LFP Didier Quillot a en effet particulièrement ciblé le Collectif Ultras Paris (CUP).
C'est avec ce collectif, qui a pris place depuis octobre en tribune Auteuil du Parc des Princes, que le PSG a négocié le retour de ses supporters ultras, bannis du Parc depuis 2010.
A l'époque, le président du club Robin Leproux avait décidé de réorganiser les tribunes du stade, en instaurant notamment un placement aléatoire à la suite du décès d'un supporter lors d'affrontements entre groupes rivaux. Mais le nouveau président du club, Nasser Al-Khelaïfi, désireux d'avoir un stade avec plus d'ambiance, a impulsé un nouveau dialogue avec les ultras du CUP.
Jusqu'à samedi, le retour au Parc de ces supporters passionnés du PSG - le supporter ultra n'est pas un hooligan, même si "certains ultras peuvent être violents", expliquait en septembre le journaliste Philippe Broussard, auteur d'un livre de référence sur les ultras, Génération supporter -, s'était déroulé sans souci majeur.
Les débordements de samedi viennent toutefois rappeler les mises en garde des autorités publiques, pas franchement favorables à ce retour des ultras parisiens. En février, une source policière avait ainsi regretté auprès de l'AFP que soient "revenus à l'intérieur du Parc des gens qui ont eu une propension à la violence marquée" dans le passé.
Le CUP s'est pour sa part empressé de condamner, dès dimanche, "avec fermeté et sans ambiguïté les dégradations volontaires"n et a aussi pointé "l'absence de contrôles à l'entrée de la tribune" qui a permis "à de nombreux éléments extérieurs de s'immiscer au milieu de notre tribune".
Toutefois, "s'il est avéré que ces comportements sont imputables à des membres du CUP, nous prendrons nos responsabilités et mettrons en oeuvre les sanctions que prévoit notre Charte", et qui peuvent aller jusqu'à l'exclusion, a aussi affirmé le collectif.
Le PSG a pour sa part assuré qu'il prendra "toutes les mesures en son pouvoir, sans complaisance" une fois que seraient "clairement identifiés les auteurs de ces faits inacceptables".