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Le quart de finale de Coupe de France contre Guingamp, jeudi à Lorient, aura "un petit goût de revanche" pour l'US Concarneau (CFA) et son gardien Ivan Seznec, éliminés en 16e de finale par les Rouge et Noir l'an passé.
"J'aurais préféré PSG, Monaco ou Saint-Étienne" comme adversaire, admet volontiers Ivan Seznec, 30 ans. "Guingamp c'est très bien aussi pour le prestige parce que c'est un derby breton", s'empresse-t-il d'ajouter, "mais ça fait deux ans qu'on les joue et on peut moins compter sur l'effet de surprise".
L'an dernier, les thoniers - surnom du club du Finistère, petit poucet de ces quarts de finale - avaient bousculé l'En-Avant, menant 2-1 au cours de la prolongation, avant de céder (2-3).
"On n'est tellement pas passé loin, forcément, il y aura un petit goût de revanche", confie Seznec.
Jouer Guingamp, qui sort juste d'une élimination en seizième de finale d'Europa League, "c'est notre Coupe d'Europe", souligne aussi le gardien.
Pour se qualifier, l'US Concarneau a notamment écarté deux équipes de Ligue 2, Niort et Dijon (1-0 à chaque fois), avant d'arracher sa place en quart à Croix, club de CFA (0-0 a.p., 4-1 aux tirs au but), le tout en n'encaissant que trois buts en huit tours de Coupe de France.
Il faut dire que leur gardien, commercial pour une entreprise de menuiserie spécialisée dans les portes et les fenêtres dans le civil, s'y connaît quand il s'agit de tout fermer à double tour.
- Détournés du regard -
Il la joue pourtant modeste: "Pour l'instant, en Coupe, je n'ai pas eu beaucoup d'arrêts à faire". Même à Croix, tous les tirs au but nordistes - sauf celui réussi - étaient hors-cadre ou sur ses montants. "Je les ai tous détournés du regard. Ou alors c'est mon maillot orange fluo qui leur a fait peur", plaisante Seznec.
Mais face à l'armada guingampaise, si "tenir le plus longtemps possible le 0-0" sera son objectif, la tâche sera rude car Concarneau ne jouera pas dans son stade Guy-Piriou, mais sur le synthétique du Moustoir, à Lorient.
"Quand Niort et Dijon sont venus ici se casser les dents, ils ont été, plus que nous, gênés par le terrain", souligne Ivan Seznec. "Jouer sur synthétique contre une Ligue 1, ça baisse un petit peu nos chances de qualification".
Ivan Seznec sait que ce match sera le point d'orgue d'une carrière "plus proche de la fin que du début", comme il le dit lui-même.
"Dans tout le Finistère-sud tout le monde m'en parle et des gens qui ne me connaissent pas me souhaitent bon match spontanément", raconte-t-il.
Arrivé au foot à 6 ans, dans son village de Plogastel, à 40 km de Concarneau, c'est son entraîneur qui l'a mis aux cages parce qu'il ne tenait pas en place, aime-t-il à raconter.
Contrairement à beaucoup de joueurs de CFA, Ivan Seznec, passé par la filière universitaire (STAPS), n'a jamais rêvé de carrière professionnelle.
"Je ne suis pas très impressionnant niveau taille et poids, alors j'essaye de compenser avec ma vivacité", explique modestement le portier qui place Peter Schmeichel , Iker Casillas et Fabien Barthez dans son panthéon.
En attendant, il "profite à fond" des sollicitations médiatiques générées par l'aventure des Finistériens en Coupe.
"Cela va laisser des traces de ce qu'on a fait, ça aussi c'est important", explique-t-il. Des traces qu'il a hâte de pouvoir montrer, dans quelques années, à son petit garçon, né il y a six mois.