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Philippe Montanier, dont l'arrivée l'été dernier était porteuse d'espoirs, vit une première saison ratée sur le banc du Stade Rennais, balayé sans jouer samedi en finale de la Coupe de France par Guingamp (2-0) et pas encore rassuré sur son avenir en Ligue 1.
Conspués au Stade de France par leurs supporteurs qu'ils étaient venus remercier de leur soutien, les Rouge et Noir et leur entraîneur se sont sans doute réveillés avec une sacrée gueule de bois après avoir regagné Rennes dans la nuit.
Au-delà de cette nouvelle désillusion dans la quête d'un premier trophée majeur depuis 1971, après les échecs de 2009 et 2013, cette colère s'explique par le comportement de joueurs rennais moribonds sur la pelouse.
"C'est tellement dommage de faire tellement d'efforts pour aller en finale et de ne pas jouer. Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il ne s'est rien passé justement", a ainsi souligné Benoît Costil.
"On n'a rien réussi, ils ont gagné tous les duels, techniquement on a été trop défaillant. On doit assumer. Le constat est terrible et on mérite les sifflets de notre public. Perdre ça fait partie du jeu mais là il n'y a rien eu", a ajouté le gardien, seul joueur à la hauteur de l'évènement.
Une apathie générale qui interpelle quant à la portée du discours de Montanier, avant la rencontre et à la mi-temps.
- 'Je me sens toujours responsable' -
"La part de responsabilité de l'entraîneur ? Elle est toujours totale dans les défaites, jamais dans les victoires d'ailleurs... Je me sens toujours responsable quand on perd. Je suis celui qui fait l'équipe et entraîne", a indiqué l'entraîneur.
Ce n'est d'ailleurs pas la première fois cette saison que son équipe, battue chez les trois relégables (AC Ajaccio, Valenciennes et Sochaux), faillit dans l'engagement.
L'arrivée l'été dernier de Montanier, auréolé du titre de meilleur entraîneur de la Liga avec la Real Sociedad, qu'il a hissée en barrage de Ligue des champions, avait pourtant suscité de grands espoirs.
Ces espoirs sont aujourd'hui déçus au terme d'une saison très médiocre pour le Stade Rennais qui, avant de se rendre au Parc des Princes mercredi, n'a pas encore assuré son maintien, avec 40 points, son plus faible total à trois journées de la fin depuis la saison 2002-2003 (36 points).
Montanier, sous contrat jusqu'en juin 2016, déclarait en début de saison ne pas avoir de baguette magique", rappelant son difficile premier exercice avec la Real Sociedad, qui n'avait assuré son maintien qu'en fin de Championnat, avant un second réussi, donc.
- La famille Pinault lassée ? -
Sa deuxième saison devrait donc être scrutée avec attention par la famille Pinault (groupe Kering), qui a accumulé les succès dans les affaires mais enchaîne les désillusions avec le Stade Rennais, racheté en 1998.
"On n'a pas racheté le Stade Rennais pour en faire le meilleur club" mais pour "redonner à la Bretagne ce qu'elle nous a donné", déclarait François-Henri Pinault en 2012 dans un livre sur les supporters rennais.
Le Stade Rennais ne lui rend pour l'instant rien, malgré les investissements réalisés, comme lors du dernier mercato hivernal où elle a consenti une rallonge de quelque 8 millions d'euros pour renforcer, avec les arrivées de Grosicki, Ntep et Toivonen, une équipe mal en point.
La famille Pinault, qui a tourné l'été dernier la page Pierre Dréossi, remercié de son poste de manageur général après 11 ans de présence au club, pourrait-elle à terme se lasser ?
"Avec mon père (François Pinault), nous avons été trop complaisants avec le Stade Rennais à cause de notre amour du football. Nous ne sommes pas aussi lâches avec nos autres entreprises !", poursuivait François-Henri Pinault, présent samedi à Saint-Denis.
Son père François s'était lui, d'après le club, débrouillé pour regarder le match au Etats-Unis, où il séjournait pour affaires. La distance n'a sans doute pas atténué sa déception.