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Auxerre, 8e de Ligue 2 et Guingamp, 11e de L1, adversaires mardi au stade Abbé-Deschamps (21H00) en demi-finale de la Coupe de France sont aussi éloignés géographiquement que proches dans leur fonctionnement au point d'avoir inspiré, l'un et l'autre, la réalisation du film "Coup de tête", de Jean-Jacques Annaud en 1979.
Celui-ci avait confié, à l'époque, que les épopées en Coupe de l'En Avant dans les années 1970, alors qu'il jouait en division régionale, lui avaient donné l'idée de cette comédie tournée avec les joueurs d'Auxerre, évoluant alors en L2 et qui allaient être, quelques mois plus tard, finalistes malheureux de l'épreuve face à Nantes (4-1 après prolongation).
Entraîneur emblématique du club icaunais, Guy Roux est même inscrit au générique au titre de conseiller technique.
. La Coupe, terrain d'exploits
Par la suite, l'AJA a su conquérir quatre fois la Vieille Dame (1994, 1996 doublé avec le titre de champion, 2003, 2005) avec quelques exploits à la clé comme la qualification en demi-finale au Vélodrome contre l'OM en 1996 ou la victoire en finale face au Paris SG en 2003.
Pour sa part, Guingamp, qui avait atteint les 8es de finale en 1972-1973, battu par Rouen, après avoir éliminé trois clubs de deuxième division (Brest, Le Mans, Lorient), en évoluant en Division supérieure régional (DSR ou DH, 5e niveau national à l'époque), a gagné deux fois l'épreuve en 2009 et 2014 contre Rennes, et a été une fois finaliste, battu aux tirs au but par Nice (1997).
En 1983, l'EAG, alors en L2, s'est également incliné en quart de finale face à Tours (L1) sur une formule aller-retour.
. Finances serrées, recrutement malin
Aujourd'hui, Auxerre s'appuie sur un budget de 12 millions d'euros et est dirigée par un fond d'investissement franco-luxembourgeois, Paris Luxembourg Participation, représenté à la tête du club par Guy Cotret, 65 ans, majoritaire à 60% du capital de la Société anonyme à objet sportif dont l'association, notamment propriétaire du stade, détient 40%.
Depuis la relégation (2012), le budget de l'AJA a fondu de 40 M EUR à 14 M EUR cette saison pour qu'il soit en adéquation avec le modèle économique de la L2.
L'équipe est composée de joueurs prêtés (Rémi Mulumba, Yannis Mbombo) ou de professionnels aux contrats adaptés au niveau et d'espoirs issus du centre de formation qui demeure "l'ADN" du club icaunais, selon Guy Cotret.
La région parisienne, mitoyenne, très riche sportivement, est une base importante du recrutement des jeunes. L'AJA a toujours su révéler les talents avant de réaliser de grosses cessions (Bruno Martini, Jean-Marc Ferreri , Eric Cantona , Sabri Lamouchi , Djibril Cissé) ou relancer des joueurs en panne ( Enzo Scifo , Laurent Blanc ).
A l'En Avant, c'est Bertrand Desplat, 44 ans, qui dirige désormais en tant que président salarié d'un club organisé comme une coopérative où les 85 actionnaires ne détiennent chacun pas plus de 3% du capital.
Desplats est gendre de Noël Le Graët, actuellement à la tête de la Fédération française, président du club de 1972 à 1991 puis de 2002 à 2011, et Maire de la Ville durant deux mandats (1995-2008).
Avec 25 M EUR de budget, le club costarmoricain ne roule pas non plus sur l'or et doit faire appel au système D pour bâtir une équipe compétitive qui s'est illustrée cette saison en Europa league.
Il recrute localement pour ses équipes de jeunes sur lesquelles il s'est toujours appuyé mais sait aussi se faire prêter quelques joueurs (Sambou Yatabaré, Jérémy Pied ou Sylvain Marveaux) ou conclure des transferts avec des éléments issus des divisions inférieures (Claudio Beauvue, Younousse Sankharé).
Auparavant, des joueurs comme Florent Malouda ou Didier Drogba ont bénéficié de cette politique sportive pour se révéler au plus haut niveau à Lyon ou Marseille.