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Neymar face à Juanfran lors du match Barça-Atlético Madrid, le 21 septembre 2016 au Camp Nou
Cruelle volte-face pour Neymar: en révoquant en appel une ordonnance de non-lieu, la justice espagnole a relancé vendredi l'affaire de corruption présumée autour du transfert de l'astre brésilien au FC Barcelone, dégageant la voie vers un procès pénal.
L'attaquant de 24 ans, soupçonné avec le Barça d'avoir dissimulé le montant exact de son recrutement en 2013, avait pu se croire hors de danger en juillet, quand un juge d'instruction avait décidé de classer l'affaire. Mais le parquet a fait appel et obtenu vendredi la réouverture du dossier.
L'ordonnance de non-lieu est "révoquée intégralement et il est décidé la poursuite des actions", a écrit dans sa décision une des chambres de l'Audience nationale de Madrid, juridiction chargée des affaires complexes.
"Après enquête approfondie, il existe des indices suffisants de la commission des délits", a-t-elle ajouté.
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L'attaquant du Barça Neymar à sa sortie de l'Audience nationale à Madrid, le 2 février 2016
Le magistrat qui avait rendu l'ordonnance de non-lieu le 8 juillet estimait pour sa part que les comportements incriminés, bien que blâmables éthiquement, ne pouvaient pas faire l'objet de poursuites pénales.
- Neymar "habitué" à ces déboires -
Avec la décision rendue vendredi, le dossier doit désormais suivre la "procédure accélérée", sans passer par de nouveaux actes d'enquête. Les parties impliquées doivent transmettre leurs observations au juge et ce dernier rendra une nouvelle ordonnance.
L'issue de la procédure ne fait pas de doute pour le Barça, qui a fait savoir vendredi qu'il défendrait farouchement sa cause devant un tribunal.
"Le FC Barcelone exprime son désaccord avec les arguments présentés dans cette résolution", a écrit le club catalan dans un communiqué.
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Le 2 février 2016, Neymar quitte le tribunal de Madrid
"Le juge instructeur (...) devra réouvrir le dossier et achever la procédure par un procès. Lors de ce procès, le FC Barcelone maintiendra la thèse qu'il a défendue tout au long de la procédure et démontrera l'innocence de tous les mis en examen", a ajouté le Barça.
Ce revirement judiciaire est un camouflet pour le Barça et pour Neymar, qui se pensaient peut-être tirés d'affaire dans l'une des multiples enquêtes ouvertes en Espagne et au Brésil autour de ce transfert controversé.
L'arrivée du Brésilien au FC Barcelone en 2013 a représenté une éclatante réussite sportive mais un cauchemar judiciaire pour le club, pour le joueur et pour son père Neymar Sr.
Il faudra voir si l'attaquant pâtit sur le terrain de ces nouveaux déboires, alors même que les trois semaines d'absence sur blessure de Lionel Messi (cuisse) l'invitent à prendre le jeu barcelonais à son compte.
"S'il y a bien un joueur habitué à ce genre de situations, et s'il y a bien un club habitué à ce genre de situations, c'est le FC Barcelone", a néanmoins fait valoir l'entraîneur blaugrana Luis Enrique.
- Dans la tourmente -
Dans ce dossier, tout est parti d'une plainte déposée par un fonds d'investissement brésilien, DIS, propriétaire à l'époque de 40% des droits de Neymar.
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Neymar, le 21 septembre 2016 lors du match FC Barcelona - Atlético Madrid
Dans un premier temps, le Barça avait officiellement chiffré le transfert du joueur à 57,1 millions d'euros. Mais selon la justice espagnole, il a atteint au moins 83,3 millions.
DIS, qui avait reçu 6,8 millions d'euros sur les 17,1 versés au FC Santos, estime que Neymar et le FC Barcelone se sont organisés pour cacher le montant réel du transfert et ainsi lui reverser moins d'argent.
L'attaquant et son père ont été mis en examen pour "corruption entre particuliers" dans ce dossier. Ils risquent de six mois à deux ans de prison et une amende considérable.
Neymar est également dans la tourmente au Brésil où la justice a gelé une partie de ses actifs (43,5 M EUR) pour fraude fiscale présumée en lien avec son transfert.
Enfin, dans un troisième volet, le Barça a annoncé en juin avoir accepté de verser au Trésor public espagnol une amende pour fraude fiscale de 5,5 millions d'euros afin d'éviter un procès.