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Le président de la Fédération (FFF) Noël Le Graët a adopté jeudi la posture du pacificateur dans les conflits qui agitent le foot français en renvoyant les turpitudes sur le dos de la Ligue (LFP) et, in fine, de son président Frédéric Thiriez.
Les instances sont empêtrées depuis plusieurs semaines dans plusieurs conflits: la LFP a attaqué la FFF devant le Conseil d'Etat sur le système de montées et descentes, et la Ligue 1 s'est détachée de la Ligue 2 en désertant le syndicat des clubs pros (UCPF) pour créer le sien (Première Ligue).
"C'était un conseil (exécutif) de rentrée de très bonne tenue, avec des conversations très amicales", a souligné Le Graët, histoire de dissiper le climat délétère installé par le dernier comité exécutif du 23 juillet.
Mais à la question de savoir si la FFF et la LFP jouaient donc l'apaisement, il a sèchement répondu: "La Fédération joue l'apaisement"...
. Le pacificateur
Le Graët a minimisé devant la presse la portée du litige judiciaire: "Il y a un sujet qui fâche, et 50 qui nous unissent."
Il a ressorti l'idée votée par l'assemblée fédérale de juin à Nantes où avait refusé le passage de trois à deux montées et descentes entre Ligue 2 et National, ce qui avait amené à geler la même réforme entre L1 et L2.
"J'ai proposé de créer une commission de L1, L2 et des amateurs, non pas pour enterrer un projet, mais pour se mettre autour d'une table et imaginer en 2016-2017 quelles seront les montées et les descentes. Les conclusions de cette commission seront présentées à l'assemblée de décembre 2015", a expliqué le président de la FFF.
Du côté des clubs de l'élite, on est d'ores et déjà circonspects. "Les présidents de L1 ont peur d'être instrumentalisés pour un enterrement de la réforme, et veulent que la réflexion porte aussi sur les montées et descentes entre L2 et National", a confié à l'AFP une source proche de Première Ligue.
. Le tacleur
"La Ligue doit être forte", a insisté Le Graët. "C'est normal qu'il y ait un syndicat de clubs. L'UCPF avait tendance, sans doute parce qu'ils sont très bons et bien organisés, à prendre des décisions avant les CA et AG de la Ligue, je ne trouvais pas ça très sain (sous-entendant une inversion de la hiérarchie des institutions, NDLR). C'est la Ligue qui doit être propriétaire des décisions. Les syndicats peuvent faire leur travail à condition que la Ligue rassemble."
Or, Frédéric Thiriez a participé à la réunion de création de Première Ligue. "Le président de la Ligue s'est présenté non comme un rassembleur mais comme un diviseur", avait alors dénoncé le président de l'UCPF, Jean-Pierre Louvel.
Le Graët a aussi fait porter à la LFP le chapeau de la discorde liée à la requête de cette dernière devant le Conseil d'Etat, qui doit juger entre novembre 2015 et janvier 2016.
"On va mettre en place une commission pour le futur, a-t-il insisté. Après, peut-être qu'on arrivera les uns et les autres à trouver une formule pour se battre peut-être à l'intérieur du bureau et non pas au niveau des tribunaux, mais pour le moment on est dans cette voie."
Une pagaille au sommet du foot français ? "Je n'ai pas l'impression d'une pagaille, a-t-il assené. Il y a divergence sur un sujet. La Ligue doit se reconstituer: la Ligue, c'est tous les clubs. C'est un incident de parcours qui devrait se régler."
. Le régulateur
La coexistence de l'UCPF et de Première Ligue? "Il y a deux syndicats aujourd'hui, à terme vous verrez qu'il n'y en aura plus qu'un. C'est un peu le temps des disputes. La Ligue doit reprendre son rôle, elle a toujours été indispensable dans le bon fonctionnement du football", a asséné Le Graët.
Et pas question pour lui de copier le modèle anglais dont rêvent les clubs de L1. "L'Angleterre c'est pire: la Premier League c'est uniquement l'argent, et la +fédé+ fait tout le reste", a-t-il lâché. "Nous, on a été toujours été un mix entre les deux. Il faudra trouver une solution conforme à l'esprit français. Mais que les grands clubs aient la majorité, ça ne me choque pas."