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© AFP/Giuseppe Cacace
Roberto Di Matteo
, l'entraîneur de Chelsea, contre la Juventus en Ligue des champions le 20 novembre 2012 à Turin
Six mois après avoir conduit Chelsea au triomphe en Ligue des champions, l'entraîneur Roberto Di Matteo a été limogé par le milliardaire russe Roman Abramovich au lendemain d'une défaite à Turin contre la Juventus (3-0) qui a mis en péril l'avenir européen des "Blues".
L'Italien, âgé de 42 ans, est le septième manager congédié par Abramovich depuis que ce dernier a racheté le club londonien en 2003. L'oligarque n'avait pas hésité à se débarrasser de personnalités aussi prestigieuses que José Mourinho ou Carlo Ancelotti à la première baisse des résultats.
Le départ de Di Matteo n'est donc pas une grande surprise, d'autant que le propriétaire s'était montré réticent à prolonger son contrat à la fin de la saison dernière. Alors que l'entraîneur lui avait fait le plus beau cadeau qu'il pouvait espérer, la Ligue des champions, Abramovich n'avait annoncé sa décision que le 13 juin, soit près d'un mois après la victoire de Munich sur le Bayern.
Di Matteo, un ancien joueur de Chelsea, 44 fois international avec l'Italie, avait d'abord assuré l'intérim du Portugais Andre Villas-Boas, lui-même remercié pour insuffisance de résultats et dont il était auparavant l'adjoint.
Sous sa direction, Chelsea avait opéré un spectaculaire redressement et avait remporté coup sur coup au printemps la Coupe d'Angleterre et la Ligue des champions, le dernier trophée qui manquait à son palmarès.
La saison 2012-2013 a aussi commencé par une série de victoires en Championnat d'Angleterre. Le club londonien était encore en tête du classement il y a trois semaines.
Mais les performances se sont dégradées depuis et les "Blues" ont glissé à la troisième place après une mauvaise série de deux matchs nuls et deux défaites, la dernière le week-end dernier à West Bromwich (2-1), l'ancien club de Di Matteo, qui l'avait également limogé début 2011.
En Ligue des champions, Chelsea est au bord de l'élimination après son échec à Turin où la Juventus l'a dominé de la tête et des épaules. Il faudra un concours de circonstances lors de la dernière journée pour que le club anglais, déjà battu en Ukraine par Donetsk, passe in extremis. En cas d'échec, ce serait la première élimination d'un tenant du titre dès la première phase.
Naufrage à Turin
Rompant avec la tactique ultra-défensive qui lui avait permis de gagner la Ligue des champions, Di Matteo a voulu donner un style plus chatoyant à son équipe en s'appuyant notamment sur deux nouveaux milieux de terrain talentueux, le Belge Eden Hazard et le Brésilien Oscar.
© AFP/Ian Kington
Roberto Di Matteo
, l'entraineur de Chelsea, lors du Communauty Shield contre Manchester City le 12 août 2012 au stade Villa Park à Birmingham
D'abord payante, cette stratégie s'est rapidement accompagnée d'une baisse des performances défensives. Pénalisée par l'absence de son capitaine John Terry , suspendu puis blessé, l'équipe a encaissé 15 buts lors des six derniers matchs.
L'Italien a aussi pris quelques décisions malheureuses, comme samedi dernier, lorsqu'il a laissé un grand nombre de titulaires au repos à West Bromwich, au risque de déstabiliser une équipe déjà fragilisée, ou encore mardi à Turin.
Les "Blues" y évoluaient en effet sans attaquant de métier, Hazard faisant office d'avant-centre à la place d'un Fernando Torres désespérément inefficace, mais le Belge a été très décevant dans ce rôle.
Privés du ballon et acculés sur leur dix-huit mètres pendant l'essentiel du match, incapables de relancer, les Londoniens ont livré une performance indigne d'un champion d'Europe. "C'est une soirée négative et si quelqu'un doit en prendre la responsabilité, c'est moi", avait dit Di Matteo.
La direction du club en a tiré les conclusions avec une rapidité fulgurante.
"Les récentes performances n'ont pas été assez bonnes et le propriétaire et le conseil d'administration ont estimé qu'un changement était nécessaire", a-t-elle expliqué.
Le nom du successeur de Di Matteo n'a pas encore été annoncé. Les deux noms qui reviennent le plus souvent sont ceux des deux Espagnols Rafael Benitez et Pep Guardiola.