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Vive émotion entre Alan Ruschel joueur survivant du crash aérien et les familles de ses ex-coéquipiers, le 21 janvier 2017 à l'Arena Conda de Chapeco
Le grand retour sur le terrain de l'équipe brésilienne de Chapecoense, moins de deux mois après le crash aérien ayant fait 71 victimes, a mis du baume au coeur de ses supporters, avec beaucoup de larmes et d'émotion avant et après le match amical de samedi.
Ainsi, à la 71e minute, le stade s'est levé à l'unisson pour une salve d'applaudissements en hommage aux 71 victimes de la tragédie qui a dévasté la Chapecoense.
La "Chape" a fait bonne figure, tenant en échec le champion du Brésil en titre Palmeiras (2-2), mais le résultat de ce match amical reste anecdotique.
Les premières larmes ont été versées une heure avant le coup d'envoi, lors de la remise du trophée de la Copa Sudamericana aux trois joueurs survivants du drame.
Le gardien Jackson Follman, dont une partie de la jambe droite a été amputée, est arrivé sur la pelouse en fauteuil roulant, aux côtés du défenseur Neto et le latéral Alan Ruschel, déclenchant un tonnerre d'applaudissements.
Tout le stade Arena Conda était debout et le public chantait à pleins poumons "les champions sont de retour" et "Vamos, Vamos Chape", le cri de guerre des supporters de ce petit club du sud du Brésil.
- 'Tous champions' -
Autre moment poignant: l'entrée sur le terrain des épouses des joueurs, encadrées par une haie d'honneur d'enfants du club.
Chacune d'elles a reçu la médaille attribuée à leurs maris. La plupart pleuraient à chaudes larmes et recevaient de longues accolades sur le podium au moment où les dirigeants leur passaient les médailles autour du cou.
Ensuite, elles ont rejoint les trois survivants pour un tour d'honneur, mais certaines avaient du mal à marcher, écrasées sous le poids de l'émotion.
C'est en se rendant en Colombie pour disputer la finale aller de la Copa Sudamericana que le rêve de cette modeste équipe, qui faisait sensation, s'est brisé net, ainsi que celui de toute une ville du sud du Brésil, le 28 novembre dernier.
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Les membres des familles de joueurs disparus dans le crash aérien soulèvent la Copa Sudamericana à l'Arena Conda, le 21 janvier 2017
À la demande de l'Atletico National, l'autre finaliste, la "Chape" a été désignée championne par la Confédération sud-américaine (Conmebol).
Samedi, dans le stade, un groupe de supporters a déployé une banderole avec le message: "Tous champions, du magasinier au président".
Moins de 15.000 des 20.000 places disponibles ont trouvé preneur, sans doute en raison du prix élevé, 80 reais (environ 25 dollars) pour le tarif le moins cher.
La moitié du profit des ventes de billets sera reversée aux familles des victimes et l'autre servira à la reconstruction du club.
- Solidarité et abnégation -
Le coup d'envoi a été donné à 16h45 locales (18h45 GMT), après les hymnes du Brésil et de l'État de Santa Catarina joués à l'accordéon, clins d'oeil à la culture de cette ville de 210.000 habitants très attachée aux valeurs du terroir.
L'enthousiasme des supporters a été quelque peu douché par l'ouverture du score de Palmeiras sur une frappe molle de Raphael Veiga, qui a profité du temps de réaction un peu long d?Arthur Moraes, ancien gardien de Benfica (11e).
Même si l'équipe a été reconstruite de toutes pièces, la "Chape" a fait preuve de sa capacité de réaction quatre minutes plus tard, quand le défenseur Douglas Rolli a égalisé après un cafouillage dans la surface. Explosion de joie dans les tribunes.
"C'était très émouvant de marquer le premier but de cette étape de reconstruction, j'ai beaucoup pensé à nos amis qui nous ont quittés. Nous voulons bien les représenter parce que nous savons qu'ils nous supportent de là-haut", s'est ému le grand blond Rolli.
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La joie des joueurs de Chapecoense après un but inscrit par Amaral contre Palmeiras à l'Arena Conda, le 21 janvier 2017
Les supporters ont vibré à nouveau au retour des vestiaires, quand Amaral a donné l'avantage à Chapecoense sur un joli but de la tête. Ironie du sort, Amaral a justement été prêté par Palmeiras pour contribuer à la reconstruction de la "Chape".
Si Vitinho a égalisé pour Palmeiras (78e) d'une splendide frappe en pleine lucarne, le public n'a pas manqué, lui, de saluer la belle performance des siens.
Même si ces joueurs de la nouvelle "Chape" n'avaient jamais évolué ensemble, l'équipe a montré une belle cohésion et des valeurs de solidarité et d'abnégation ancrées depuis l'épopée de leurs prédécesseurs, faisant honneur au maillot vert, plus que jamais symbole de l'espérance.