Happy Birthday : |
© AFP/NELSON ALMEIDA
Les joueurs de Chapecoense se congratulent après avoir éliminé San Lorenzo en demi-finales de Copa Sudamericana, le 23 novembre 2016 à Chapeco
Une incroyable surprise sportive qui devient effroyable tragédie: la petite équipe de Chapecoense avait déjoué tous les pronostics en se qualifiant en finale de la Copa Sudamericana, mais son avion s'est crashé lundi soir en Colombie, où elle se rendait pour défier l'Atletico Nacional.
Cet avion de ligne, qui transportait une grande partie de l'équipe et la délégation qui l'accompagnait à Medellin, en Colombie, pour la première manche de la finale, s'est écrasé lundi soir, faisant 76 morts sur les 81 personnes présentes à bord.
La Conmebol, la confédération sud-américaine de football, qui organise la Copa Sudamericana (l'équivalent de l'Europa League européenne, la deuxième compétition de clubs continentale derrière la Copa Libertadores en Amérique du sud), a logiquement suspendu la finale. Chapecoense a été frappé par une "immense tragédie" au moment même où ce petit club, jamais titré au Brésil, venait juste d'acquérir "une renommée nationale" selon le vice-président du club Ivan Tozzo.
L'équipe de Chapeco, ville d'environ 200.000 habitants située dans le sud du Brésil, avait en effet réussi une performance exceptionnelle pour atteindre la finale de la compétition. Cette formation valeureuse avait éliminé successivement l'Independiente (ARG) en huitièmes de finale, le Junior de Barranquilla (COL) en quarts de finale et les Argentins de San Lorenzo, le club préféré du pape François, en demi-finale.
Que des grands noms, autrement plus prestigieux que celui de ce club qui a retrouvé l'élite brésilienne en 2014, pour y végéter dans le ventre mou. Chapecoense peinait d'ailleurs à susciter l'intérêt du public, y compris à Chapeco, ne faisant déplacer qu'une moyenne de 7.000 spectateurs par match de championnat la saison dernière, selon le site Globoesporte.
© AFP/Vincent LEFAI, Sophie RAMIS
L'équipe de football de Chapecoense
Sa progression n'en forçait pas moins le respect: jusqu'à 2013, le club fondé il y a 43 ans n'avait à sa disposition ni centre d'entraînement ni salle de musculation.
"Le club a beaucoup changé depuis mon arrivée", avait remarqué l'attaquant Bruno Rangel, meilleur buteur de l'histoire du club, une semaine avant l'accident dans le quotidien Lance. "Le bus était très vieux et maintenant il est bon. La plupart des joueurs n'avaient pas les moyens d'aller à l'entraînement en voiture, ils y allaient en bus. Maintenant, nous sommes davantage respectés et connus."
Son ascension avait débuté en 2009, lorsqu'il s'était qualifié pour la quatrième division brésilienne. Sept ans plus tard, le club était devenu la révélation du football sud-américain et ses finances étaient florissantes. Avant la tragédie de lundi soir.