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Le premier tour de la CAN-2015 a été riche en sensations, à défaut d'offrir un niveau de jeu de haute qualité, entre scénarios haletants, hiérarchie troublée et victimes de choix, jusqu'à jouer d'insolites prolongations avec un tirage au sort jeudi.
LES TOPS
Aucune équipe qualifiée ni éliminée après deux journées: le suspense était à son comble jusqu'au bout du premier tour dans tous les groupes, un fait inédit depuis que la compétition se joue à 16 équipes (1996).
Au rayon des bonnes surprises se détachent les deux Congo, qui figuraient parmi les Petits Poucets et s'affronteront en quart. Le Congo-Brazzaville de Claude Le Roy (7e qualification personnelle en quart pour sa 8e CAN, un record) a terminé en tête de son groupe. La RD Congo a pris son billet à l'arraché après trois nuls, elle qui avait déjà été la dernière qualifiée pour la CAN en tant que meilleure 3e des éliminatoires.
Hormis un Tunisie-RDC joué dans un stade de Bata quasiment vide, l'affluence et l'ambiance étaient au rendez-vous sur les quatre sites, avec en point d'orgue le troisième match de la Guinée équatoriale (2-0 contre le Gabon). Les stades étaient remplis par des supporters acheminés de l'étranger, résidant dans le pays ou des Equato-Guinéens à qui l'on avait distribué des places, et qui avaient intérêt à venir sous peine de perdre leur travail...
LES BOFS
La plupart des favoris sont présents en quart, mais la manière a souvent fait défaut. La Côte d'Ivoire n'a commencé à convaincre qu'à partir du 3e match (1-0 contre le Cameroun), la faute à son capitaine Yaya Touré en méforme et à l'absence sur suspension de Gervinho durant deux rencontres.
Le jeu proposé par la Tunisie, l'Algérie et le Ghana a rarement répondu à leur statut de favori, mais ces trois équipes ont su afficher des ressources morales pour renverser des scores. Un premier tour de rodage pour elles ? Au sein des quatre groupes très serrés, aucun joueur n'a vraiment émergé.
Dans cette CAN réattribuée en novembre après la défection du Maroc, le nouveau pays hôte ne pouvait faire de miracles. L'organisation a dans l'ensemble fonctionné, en dépit de petits tracas pour les délégations (logistiques, hôteliers, etc.), notamment à Ebebiyin, et pour la presse. Le principal point noir fut l'état de la pelouse dans cette ville et surtout à Mongomo, dont se sont ouvertement plaint joueurs et entraîneurs.
LES FLOPS
Le Burkina Faso avait atteint la finale en 2013, il a quitté l'édition suivante sans victoire et avec un seul but marqué. Les cadres (Kaboré, Pitroipa, Alain Traoré) ont failli et le réalisme a fui les Etalons de Paul Put.
Le Sénégal et le Cameroun ont été les victimes des deux groupes de la mort (C et D), et leurs sélectionneurs, Alain Giresse et Volker Finke, attaqués frontalement par les journalistes des deux pays. Les deux techniciens ont encaissé sans broncher des questions d'une violence rare. C'est en tout cas fini pour "Gigi", qui n'est plus sélectionneur. "Nous avons discuté avec Alain Giresse , et nous lui avons signifié la fin de la relation qui nous unissait", a confié le président de la Fédération sénégalaise de football (FSF), dans des propos rapportés par l'agence publique sénégalaise APS.
Plus globalement, la qualité de jeu a largement laissé à désirer. Avec 45 réalisations au 1er tour, la moyenne de buts n'atteint même pas le chiffre famélique d'1,9 par rencontre. Du jamais vu depuis 2002. Il s'agit du 2e plus faible ratio depuis l'instauration d'un tournoi à 16 équipes.
Côté "stars", Aubameyang, perçu comme un successeur potentiel dans le vedettariat laissé vacant par les légendes Drogba et Eto'o, a déçu en n'inscrivant qu'un but et en échouant à hisser le Gabon en quart.
Et pour finir, l'image de la compétition a été écornée par le tirage au sort organisé jeudi qui a envoyé la Guinée (aux dépens du Mali) en quart. Les deux équipes à stricte égalité dans le groupe D ont regretté le recours au hasard: "Il faut résoudre le problème de la qualification et des résultats toujours sur le terrain, jamais sur tirage au sort, ça ne correspond pas à l'esprit sportif", a estimé Henri Kasperczak, le sélectionneur du Mali. Le règlement de la CAF a supprimé le critère du fair-play après ceux du match particulier, de la différence générale et de la meilleure attaque.