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© AFP/Alexander Joe
Le sélectionneur Stephen Keshi
(c) est porté par des membres de l'encadrement du Nigeria, après la victoire de son équipe en finale de la CAN, le 10 février 2013
La CAN-2013, conclue dimanche par la consécration du Nigeria de Stephen Keshi , a été l'une des plus indécises de ces dernières années tout en étant marquée par les soubresauts du continent (la guerre au Mali) et un arbitrage largement déficient.
. La star... c'était Keshi
A défaut de l'être sur le terrain, le spectacle a surtout été assuré en coulisses ou sur le banc par Stephen Keshi . Avec son franc-parler et son look de rappeur, le charismatique sélectionneur du Nigeria aura été la grande star d'une CAN rapidement délestée de ses joueurs phares, les Ivoiriens Drogba et Yaya Touré ou le Togolais Adebayor ayant été évincés dès les quarts de finale. Keshi a non seulement permis aux Super Eagles de revenir au sommet après 19 ans de disette mais en a également profité pour rejoindre dans les annales l'Egyptien Mahmoud el Gohary, le seul jusqu'ici à avoir soulevé la Coupe d'Afrique en tant que joueur et entraîneur. Il aura aussi eu le mérite de révéler de nouveaux talents comme les attaquants Emenike (meilleur buteur avec 4 buts à égalité avec le Ghanéen Wakaso), Moses, 22 ans et déjà recruté par Chelsea, ou Mba, buteur en finale et évoluant au Nigeria.
. Des surprises en pagaille
© AFP/Stéphane de Sakutin
Le capitaine du Mali Seydou Keita
lors du match contre le Ghana le 9 février 2013 à Port Elizabeth.
Première finale pour le Burkina Faso, un quart de finale pour le Cap-Vert dès sa première apparition, la Zambie, tenante du titre, sortie dès le 1er tour, le énième fiasco de la Côte d'Ivoire et le zéro pointé des trois représentants maghrébins (Algérie, Tunisie, Maroc): la CAN-2013 a encore une fois été fatale aux traditionnels cadors continentaux. Le Nigeria, grande puissance longtemps en sommeil, a certes fini par faire triompher la logique sportive en remportant la 3e CAN de son histoire face aux surprenants Etalons burkinabés (1-0) mais personne ne l'attendait à ce niveau au début de la compétition. Sans l'Egypte, le Cameroun ni le Sénégal, le tournoi était plus ouvert que jamais mais cette inconstance dans la hiérarchie africaine n'est pas forcément de nature à crédibiliser une épreuve disputée en plein milieu de la saison européenne.
. Le Mali au nom des siens
Le contexte géopolitique malien a été l'autre grande affaire de la CAN-2013. Alors qu'une intervention armée dirigée par la France tente de chasser des groupes islamistes du nord de leur pays, les Aigles, emmenés par leur capitaine et guide Seydou Keita , sont montés pour la 2e fois consécutive sur la 3e marche du podium. Une manière pour les joueurs maliens d'apporter leur part à la renaissance progressive de leur nation.
. L'arbitrage pointé du doigt
La CAN-2013 n'a pas fourni la meilleure publicité pour les arbitres africains. Entraîneurs et joueurs n'ont cessé de brocarder les décisions litigieuses des directeurs de jeu et la CAF a fini par admettre l'ampleur des dégâts après une demi-finale Ghana-Burkina Faso (1-1, 3 t.a.b à 2) à la limite du scandale avec notamment l'exclusion injuste de Pitroipa. Fait rarissime, la Confédération africaine a suspendu l'arbitre tunisien Slim Jdidi avant d'annuler le carton rouge de l'attaquant burkinabé, qui a ainsi pu participer
à la finale. "L'honnêteté nous oblige à reconnaître qu'il y a eu des insuffisances dans la direction de certaines matches", a avoué le secrétaire général de la CAF, Hicham El Amrani.
. Une affluence record mais des tribunes clairsemées
Avec 25.000 spectateurs de moyenne par rencontre, la CAN-2013 a battu des records en terme d'occupation des stades, selon la CAF. Mais ces chiffres doivent être nuancés, la taille des stades sud-africains et notamment du Soccer City de Johannesburg (plus de 80.000 places), qui a affiché complet à trois reprises dont la finale, ayant permis de gonfler les statistiques. Partout ailleurs, et hormis lors des rencontres du pays-hôte, les enceintes ont sonné creux comme en 2012.