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Le bras de fer se poursuit entre le Maroc et la CAF sur la CAN-2015. Rabat, qui a réitéré sa demande de report à cause d'Ebola, croit encore au "dialogue" avec l'instance suprême du foot africain, mais celle-ci a prévenu: ce n'est pas au pays organisateur de décider.
Report? Relocalisation? Annulation? A bientôt deux mois du coup d'envoi théorique, le 17 janvier à Marrakech, le suspense reste entier. Le prochain épisode --enfin décisif?-- est fixé à mardi voire mercredi, avec une réunion de la Confédération africaine (CAF) sur deux jours à son siège du Caire, pour prendre "les décisions qui s'imposent".
Si elle confirme son refus d'un report, resteront deux options: la tenue de l'épreuve dans un autre pays, ou son annulation pure et simple, ce qui serait une première!
Samedi, au terme d'un ultimatum fixé par la CAF, le Maroc n'a ni plié aux injonctions de confirmer le déroulement de la CAN sur son sol en janvier, ni jeté l'éponge: il a au contraire renouvelé sa demande de report, arguments à l'appui, réclamant un délai d'un an, jusqu'à janvier 2016.
- Sanctions? -
Le Maroc est-il prêt à l'affrontement, et à d'éventuelles sanctions?
"Aujourd?hui encore on croit en la possibilité d?un dialogue (...). Les solutions ne sont jamais unilatérales", a plaidé dimanche un conseiller du ministre des Sports, Hamid Faridi.
"On croit qu'on peut aboutir à l?organisation dans de très bonnes conditions de spectacle mais aussi de santé publique", a-t-il ajouté sur Atlantic radio.
Mais dans une réponse par courriel à l'AFP, le directeur des médias de la CAF, Junior Binyam, est allé droit au but: "Le Maroc n'est pas propriétaire de la compétition et n'est donc pas en position de décider d'un report", a-t-il assené.
Interrogé sur la possibilité de sanctions, il s'est livré à un rappel historique lourd de sous-entendus, en évoquant le précédent du Togo en 2010.
"Dans des conditions particulièrement tragiques, le Togo avait été suspendu (...) pour avoir enfreint le règlement en voyageant par la route", a-t-il noté, en référence à l'attaque contre la délégation togolaise, le 8 janvier 2010 à Cabinda (Angola), qui avait fait deux morts.
Après ce drame, le Togo avait déclaré forfait pour la CAN sur décision du gouvernement. Reprochant au pays "une interférence gouvernementale" dans les affaires du football, la CAF avait suspendu ce pays pour deux CAN, avant de lever cette sanction à la suite d'une médiation de la Fédération internationale (Fifa).
A Rabat, le 3 novembre, après une rencontre entre la CAF et les responsables marocains, M. Binyam avait déjà fait allusion à l'existence d'un "engagement contractuel" entre les deux parties, tout en se réfugiant derrière une "clause de confidentialité".
- 'Cas de force majeure sanitaire' -
Depuis un mois, la CAF n'a en fait pas varié d'un iota. Le 11 octobre, dès le lendemain de la requête initiale du Maroc, elle avait dit maintenir les dates. Elle a dans la foulée sondé d'autres pays susceptibles de remplacer au pied levé le royaume, sans succès apparent jusque-là.
Puis, le 3 novembre, au terme des entretiens à Rabat du président Issa Hayatou, elle a officiellement --et sèchement- rejeté la demande marocaine.
Vendredi, le Tunisien Mounir Bouchemaoui, membre du bureau exécutif, s'est lui aussi montré catégorique. "Nous ne changerons pas la date (...). Si la compétition n?est pas organisée par le Maroc, nous ne resterons pas les bras croisés et nous trouverons une solution".
Le Maroc, qui parle de "cas de force majeure sanitaire", estime pourtant avoir des arguments à faire valoir.
Deux CAN ont déjà eu lieu en un an, en 2012 et 2013, pour des raisons "purement techniques", à savoir "un ajustement du calendrier international", a même relevé le ministère des Sports dans sa réponse de samedi. Comprendre: pour un motif moins impérieux que l'épidémie d'Ebola, qui a fait près de 5.000 morts, essentiellement dans trois pays d'Afrique de l'Ouest (Guinée, Liberia, Sierra Leone)...
Et le football dans tout ça? Les 16 nations qualifiées doivent être connues le 19 novembre, au terme de la dernière journée des éliminatoires. Une semaine avant le tirage au sort, toujours prévu à Rabat.