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Des coups d'éclat, d'arrêt et de blues: le capitaine du Ghana Asamoah Gyan , incertain pour finale, connaît une histoire elle aussi très incertaine avec la Coupe d'Afrique, dont il guigne l'édition 2015 dimanche face à la Côte d'Ivoire.
Cinquième CAN, le dernier carré à chaque fois, et aucun titre jusque-là. Mais une histoire personnelle décidément très syncopée, à l'image de ses collaborations musicales sous le pseudonyme de Baby Jet, le surnom qu'il accole jusque sur sa bouteille d'eau à l'entraînement.
Le tournoi 2015 en Guinée équatoriale n'a pas échappé à la règle pour l'ancien joueur de Rennes (2008-2010): Gyan (29 ans) n'est pas sûr d'être apte pour la finale dominicale.
Lors du quart de finale remporté contre la Guinée à Malabo (3-0), il a été percuté à la hanche par le gardien adverse dans les dernières secondes du match. Le portier a été exclu sur le coup, et l'attaquant a dû se faire ausculter à l'hôpital de Mongomo.
Gyan est resté sur le banc en demi-finale (3-0 contre la Guinée équatoriale), et n'a pu s'entraîner vendredi, comme tous ses équipiers, faute d'éclairage sur le terrain annexe du stade de Bata.
Samedi, lors du premier quart d'heure ouvert à la presse, il a fait des exercices à part, notamment d'accélération, très toniques, et a reçu des soins médicaux.
- Palu -
Le joueur avait été perturbé dès le début de cette CAN par une crise de paludisme, à deux jours de l'entrée en lice des Black Stars, et il n'avait pu qu'assister, impuissant sur le banc, à leur défaite (2-1) contre le Sénégal.
Titularisé dès le deuxième match, il erre pendant 90 minutes, avant de sauver les siens in extremis (1-0 contre l'Algérie). "On savait que Gyan était malade, il était avec nous dans l'esprit, même si c'était dur pour lui, avait relevé Andre Ayew. On sait que, même quand il n'est pas à 100%, il peut faire la différence. Il a l'expérience pour marquer ce genre de but à la dernière minute, quand il y a beaucoup de pression".
"J'ai joué cinq CAN, mais ce groupe était le plus dur", souligne Gyan une fois la qualification pour les quarts acquise, après une victoire à l'arraché contre l'Afrique du Sud (2-1). "C'est toujours bien d'être du côté du vainqueur! J'ai eu de la chance de mener l'équipe en quart de finale".
L'homme qui se fait teindre un "3" blond dans sa chevelure, en référence à son numéro de maillot, est et se veut un leader, et n'ignore pas son statut historique, lui le premier Ghanéen à marquer un but en Coupe du monde, en 2006.
En CAN, c'est plus délicat. Ce joueur précoce avait fini 3e de son premier tournoi continental, en 2008 à domicile. Il avait menacé de quitter l'équipe, avec son frère aîné Baffour, après les menaces de mort consécutives à ses ratés devant les cages adverses.
- Penalties ratés -
En 2010, retour en grâce. Il emmène des Black Stars de fortune jusqu'en finale grâce à ses buts décisifs en quart et en demi-finale. Mais le Ghana doit s'incliner devant la puissante Egypte (1-0) en finale.
En 2012, en demi-finale, il tire un penalty que détourne le gardien zambien Kennedy Mweene, grand spécialiste de l'exercice. Un an et demi après son fameux penalty raté en quart de finale du Mondial-2010 face à l'Uruguay, Gyan est touché. Il prend du recul pour se "reconstruire psychologiquement".
En 2013, devenu capitaine, il éblouit face au modeste Niger (un but et bâtisseur de deux autres) mais disparaît de la circulation en quart puis en demie, laissant la vedette à Wakaso et le tournoi sur un nouvel échec en demi-finale. Le match pour la 3e place ne l'intéresse même pas.
Alors dimanche, qu'il joue ou pas, celui qui n'a jamais percé en Europe et marque but sur but en Asie pour Al Ain (club des Emirats arabes unis), retournera à l'ordinaire, ou bien dira enfin "yes I CAN".