Happy Birthday : |
Javier Balboa est devenu un héros national en portant la Guinée équatoriale jusqu'en demi-finales de la CAN-2015, un destin inespéré au sein d'une sélection repêchée pour ce pur Madrilène venu au tournoi à court de forme.
"Je me suis toujours senti très aimé dans le pays, grâce à mes passages au Real Madrid et à Benfica", explique le joueur d'Estoril dans un entretien à l'AFP. "Evidemment, en marquant les deux buts (en quart contre la Tunisie, 2-1 a.p., ndlr), puisqu'à la fin ce sont les buts qui comptent, je suis devenu la référence pour le public, mais c'est un travail d'équipe, seul je ne pourrais rien faire."
Avant ses trois buts qui ont propulsé la sélection dans un dernier carré continental jamais atteint, Balboa (29 ans) avait déjà inscrit le premier but du Nzalang nacional dans une CAN, en 2012.
. Venu d'Espagne
Ses parents se sont exilés à même pas 18 ans à Madrid, où il est né. Il se dit "espagnol de naissance et +guinéen+ de sentiment", et "l'important, pour avoir un bon rendement, c'est de jouer où on t'aime, et ici je me sens très aimé".
Mais son lien avec la Guinée équatoriale est ténu. Il ne parle pas le fang, la langue vernaculaire de ce petit pays hispanophone. "Je le regrette, parce que mes parents m'ont toujours parlé espagnol, mais on a la musique et l'ambiance africaine à la maison", note-t-il.
Et il foule le sol équato-guinéen pour la première fois à l'occasion de ses débuts internationaux, à partir de 2007: "Je n'avais jamais eu la possibilité de venir ici, parce que mes parents sont toujours restés en Espagne."
Il vient donc de loin dans le temps, aussi: vice-capitaine derrière Emilio Nsué, Balboa est l'un des plus anciens du groupe. "Au début c'était un peu partir à l'aventure", se souvient-il. "Ca n'a plus rien à voir. Les choses ont beaucoup changé, au niveau des infrastructures, des terrains, de l'équipe."
. Venu du diable Vauvert
La CAN-2015 ressemble à un "miracle", comme l'a dit son sélectionneur Esteban Becker, car la Guinée équatoriale ne la dispute qu'en tant que pays hôte en remplacement du Maroc alors qu'elle avait été éliminée sur tapis vert en début de qualifications.
Le milieu vétéran "Juvenal nous avait parlé de cette possibilité, et quand il a appris la nouvelle, il l'a annoncée par un message à tout le groupe. J'étais au Portugal, sur le chemin de l'entraînement le matin, et ç'a été une joie énorme", se remémore Balboa.
Alors passer en demies... "Comme l'a dit le chef de l'Etat, on est déjà des héros du pays. C'est incroyable. On a dépassé les attentes, les nôtres et au niveau mondial et médiatique. Déjà en phase de groupes personne ne misait sur nous, et avant le dernier match contre le Gabon (2-0), tout le monde pensait qu'on serait éliminé, et on est passé."
Il assure qu'il y avait bien faute sur lui pour le penalty contre le Gabon ouvrant le score, mais se montre moins catégorique sur celui, très litigieux, obtenu par Ivan Bolado contre la Tunisie: "Peut-être qu'il n'y avait pas penalty, mais bon, ce sont des faits de jeu qui arrivent tous les week-ends dans les meilleurs championnats du monde."
. Venu à court de forme
Il n'a fait que six apparitions avec son club d'Estoril au Portugal cette saison. "J'ai eu quelques blessures musculaires, je me suis cassé un doigt, et le nouvel entraîneur a fait confiance à d'autres joueurs."
"Il n'était pas bien au début, mais a progressé de match en match", confie Esteban Becker à l'AFP. "Il a beaucoup de qualités, mais je lui ai demandé de courir plus. Et maintenant il court plus, se bat plus et joue mieux. Avec l'équipe nationale, il s'amuse, et quand le ballon passe dans ses pieds, c'est de la magie."