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L'ombre de Hervé Renard risque de planer encore longtemps sur la Côte d'Ivoire: les Elephants, qui affrontent le Gabon dimanche lors d'un match sans enjeu des qualifications de la CAN-2017, doivent apprendre à vivre sans celui qui les a menés au sommet.
Avec le Français à sa tête, la Côte d'Ivoire a remporté la CAN en février, en Guinée équatoriale, son deuxième sacre continental après celui de 1992. Auréolé de ce titre, Renard, déjà vainqueur surprise de la CAN en 2012 avec la Zambie, a quitté son poste de sélectionneur pour devenir l'entraîneur de Lille la saison prochaine.
Son successeur n'est toujours pas connu: les postulants ont jusqu'au 15 juin pour déposer leurs dossiers auprès de la Fédération (FIF).
Pour l'instant, l'intérim est assuré par Ibrahim Kamara, qui était le deuxième adjoint de Renard.
C'est lui qui sera sur le banc à Libreville pour le match face au Gabon, associé au Français Pascal Lafleuriel, futur directeur technique national. Un match sans point en jeu car le Gabon, pays organisateur de la CAN-2017, participe aux éliminatoires sans que ses matches soient comptabilisés.
Quel que soit le successeur de Renard, saura-t-il faire fructifier son héritage? La tâche est lourde, car le Français a su donner à la sélection nationale un style de jeu et une âme, après une difficile phase de qualification à la CAN-2015.
- La Fédération pointée du doigt -
Nommé en août 2014, Renard, 46 ans, avait réussi à bâtir en six mois une équipe compétitive, en s'appuyant sur un noyau d'anciens, les frères Yaya et Kolo Touré, Gervinho, Siaka Tiéné, Wilfried Bony, Max Gradel, et en incorporant des jeunes, Eric Bailly, Wilfried Kanon ou Sylvain Gbohouo.
Ce groupe s'est bonifié au fil de la CAN-2015, avec un changement de système de jeu payant, du 4-3-3 à un 3-5-2 efficace, qui a permis aux Eléphants de se montrer conquérants jusqu'au sacre final.
Dans les milieux sportifs ivoiriens, le départ du technicien français a été vivement ressenti, et la FIF est pointée du doigt.
Car les rapports entre l'instance dirigeante et Renard n'étaient pas au beau fixe. Dans des propos relayés par la presse nationale, le sélectionneur avait accusé la FIF "de n'avoir pas créé un environnement professionnel" favorable à la "réussite de sa mission".
Au moment de l'annonce de son départ pour Lille, en mai, il lui restait deux ans de contrat.
"Je me suis dit qu'après le succès à la CAN, il était difficile de faire mieux et qu'il me fallait relever d'autres défis", s'était-il alors justifié.
Malgré l'absence d'enjeu contre le Gabon, les Ivoiriens auront tout de même à coeur de défendre leur statut de champion d'Afrique. Mais ils seront privés de plusieurs titulaires, les milieux de terrain Yaya Touré, Sery Dié, le gardien de but Gbohouo, l'attaquant Gervinho, et les défenseurs Bailly et Kanon ainsi que du latéral Serge Aurier.