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Au lendemain du tirage au sort de la CAN-2015, le plus dur commence pour la Guinée Equatoriale, qui a un peu plus d'un mois pour se mettre en ordre de bataille alors que de grosses interrogations subsistent sur sa capacité à assurer une organisation optimale et à éviter les couacs logistiques.
Les défis restent immenses pour un pays qui vient à peine d'hériter de la compétition (17 janvier-8 février), le 14 novembre, après le retrait du Maroc par crainte du virus Ebola. Le 3e producteur de pétrole d'Afrique subsaharienne, tenu de main de fer par le président Teodoro Obiang depuis 35 ans, ne manque pas de moyens financiers. Mais c'est surtout le temps qui risque de manquer.
D'un point de vue sanitaire, les autorités expliquent ne pas craindre la menace d'Ebola, cause de près de 7000 morts dans l'ouest du continent. M. Obiang a indiqué mercredi, durant la cérémonie précédant le tirage, avoir pris "toutes les mesures nécessaires" pour que le tournoi "se déroule sans incidents".
Des médecins cubains ont été recrutés pour participer à la prévention de l'épidémie, qui a épargné jusqu'ici la Guinée Equatoriale. Le pays dit également respecter à la lettre les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Dès la descente de l'avion à Malabo, tous les passagers font ainsi l'objet d'une prise de température.
Reste la question cruciale de l'hébergement, des transports et des stades, soucis principaux des équipes. La capitale Malabo et Bata, villes-hôtes de la Coupe d'Afrique en 2012 (coorganisée avec le Gabon) et actuellement de la Coupe de la CEMAC (Communauté économique des États de l'Afrique centrale) jusqu'au 13 décembre, disposent des infrastructures adéquates et ne suscitent pas de grosses inquiétudes.
Le comité d'organisation a déjà réquisitionné les principaux hôtels des deux cités, et plusieurs compagnies aériennes locales assurent des liaisons quotidiennes entre Malabo, sur l'île de Bioko, et Bata, sur le continent. Revers de la médaille: elles figurent toutes sur la liste noire de l'Union européenne.
- 'Un exploit si tout s'organise bien' -
Mongomo, qui abritera le "groupe de la mort" (poule C avec le Ghana, l'Algérie, le Sénégal et l'Afrique du Sud), et Ebebiyin, choisies in extremis après la défection du Maroc, sont des cas beaucoup plus épineux, avec peu d'hôtels et des enceintes tout juste aux normes internationales.
L'aéroport le plus proche est à Mongomeyen (à 34 km de Mongomo et à 80 km d'Ebebiyin) mais la Confédération africaine de football (CAF) se veut très confiante, même si pour le moment aucune visite des deux villes n'est prévue pour les équipes censées y être basées. Ce qui ne manque pas de les préoccuper. Les traditionnels suiveurs (supporteurs, médias) devront, eux, se débrouiller comme ils peuvent.
"Quelles seront les conditions d'hébergement, d'entraînement à Mongomo? s'est interrogé mercredi Alain Giresse , le sélectionneur du Sénégal. Il y a une crainte, on part dans l'inconnu. Le pays a rendu un fier service à la CAF mais est-ce que ce sera possible de mettre tout en oeuvre en si peu de temps? Je ne sais pas, on va le découvrir. On sera tous soumis aux mêmes conditions, malheureusement. Mais c'est mieux de faire une compétition dans des conditions normales et correctes. C'est ce qu'on espère".
"Il faut s'adapter. On en parle entre nous. On fait confiance à la CAF et au pays organisateur pour nous mettre dans les meilleures conditions. Mais tout ne sera pas parfait, le timing est vraiment +short+", a également relevé le capitaine algérien Yazid Mansouri.
Claude Leroy, qui en a vu d'autres en Afrique avant de prendre part à sa 8e CAN à la tête du Congo, a de son côté joué la carte de la philosophie.
"Il faut dire merci à la Guinée Equatoriale parce qu'autrement, cela aurait posé des problèmes insolubles à la CAF. Mais ce sera un exploit si tout s'organise bien", a-t-il conclu.