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© AFP/Heuler Andrey
Des supporteurs de Vasco de Gama lynchent un supporteur de l'Atletico Paranaense, le 8 décembre 2013 à Joinville au Brésil
Les images choquantes de bagarres ultra-violentes survenues dimanche entre supporteurs passaient en boucle à la télévision brésilienne lundi, ravivant des doutes sur la capacité du pays à assurer la sécurité des stades à six mois du Mondial.
"Barbarie", "sauvagerie", "honte", "humiliation au pays du Mondial", ces qualificatifs faisaient la une des médias au lendemain de ces affrontements entre supporteurs pendant un match décisif du Championnat du Brésil de football opposant l'Atletico Paranaense et Vasco de Gama.
Quatre personnes ont été blessées dans ces heurts. Lundi, l'un d'entre eux était toujours hospitalisé avec une fracture du crâne. Six personnes ont été arrêtées.
La présidente Dilma Rousseff n'a pas caché son exaspération lundi, avant d'embarquer pour l'Afrique du Sud où elle assistera aux cérémonies d'hommage à Nelson Mandela.
"Le pays du football ne peut plus tolérer la violence dans les stades", a-t-elle déclaré sur son compte Twitter, réclamant "la présence de la police dans les stades", l'arrestation immédiate des fans violents ainsi que la création d'un commissariat ad-hoc pour les supporteurs.
"Scènes choquantes", selon Mme Rousseff
"Les scènes de bagarre entre supporteurs du match Atletico Parana et Vasco (de Gama) sont choquantes. Cette violence va à l'encontre de tout ce que nous considérons être du football, un sport de passion mais aussi de tolérance", a encore souligné la présidente.
Deux jours après le tirage au sort des poules du Mondial-2014 à Costa do Sauipe (nord-est), la rencontre de la dernière journée du championnat brésilien entre l'Atletico Parana et Vasco de Gama, considérée comme étant à haute tension, avait été délocalisée à Joinville (Etat de Santa Catarina), dans le sud du Brésil, pour tenter d'éviter les troubles.
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Un supporteur de l'Atletico Paranaense gît inanimé après avoir été roué de coups par des supporteurs de Vasco de Gama, le 8 décembre 2013 à Joinville au Brésil
Mais à la 17e minute du match, alors que l'Atletico menait 1 à 0, les affrontements entre supporteurs ont débuté. Et la situation a totalement dégénéré quand les fans de Vasco ont vu leur équipe sombrer (5 à 1), ce qui signifiait la relégation du club de Rio en deuxième division.
Des images et photos diffusées à la télévision et dans la presse montraient lundi des personnes ensanglantées gisant au sol, sur lesquelles s'acharnaient encore leurs agresseurs.
Les forces de l'ordre sont intervenues avec un temps de retard parce que "la sécurité du match était sous la responsabilité d'une société privée engagée par le club Atletico", a ensuite expliqué le porte-parole de la police Adilson Moreira.
Le colonel Claudete Lehmkuhl, porte-parole de la police de Santa Catarina, a déclaré à l'AFP "qu'en novembre, le parquet local avait décidé que la police ne devrait plus agir à l'intérieur des stades parce que les matchs reviennent à l'initiative privée, avec un but lucratif et donc leur sécurité doit être assurée par des privés".
"Mais comme hier il s'agissait d'actes criminels, la police a eu l'obligation d'intervenir et a contrôlé la situation. Nous espérons que la situation se normalise et que la police pourra agir de façon sûre", a ajouté la porte-parole.
Ces incidents interviennent à six mois du coup d'envoi du Mondial de football 2014, alors que le Brésil met les bouchées doubles pour livrer les derniers stades à la Fédération internationale de football (Fifa).
La Fifa garde confiance
En dépit de ces violences et de l'onde de choc provoquée par la diffusion d'images sanglantes, la Fifa a indiqué lundi qu'elle gardait confiance dans le "plan intégré" entre autorités publiques et sécurité privée en vue du Mondial.
"C'est un évènement triste, des choses que l'on ne veut pas voir dans le football ni dans les stades. Nous ne ferons pas de commentaires sur cet incident précisément. Mais nous gardons toute confiance dans la préparation et le plan intégré (de sécurité) entre autorités publiques et sécurité privée. La Coupe des Confédérations a montré que cela fonctionnait", a expliqué à l'AFP un porte-parole de la Fifa à Brasilia.
Un plan stratégique lancé en août 2012 cernait les principales menaces: "supporteurs violents, crime organisé, menace terroriste".
Mais, jusque-là, l'appareil sécuritaire brésilien était davantage préoccupé par le spectre d'une nouvelle flambée de manifestations violentes, comme la fronde sociale survenue en juin en pleine Coupe des confédérations.
"Manifestez pour les causes qui vous semblent justes (...) Mais traitez bien les visiteurs", a récemment exhorté Ricardo Trade, directeur général du Comité organisateur local (COL).