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© AFP/NICOLAS TUCAT
Le milieu de Bordeaux Valentin Vada buteur face à Metz au Mtmut Ata,ntque, le 8 avril 2017
Prodige argentin à 13 ans, freiné administrativement par la FIFA, puis rongé par le doute, le milieu Valentin Vada semble enfin avoir pris son envol en 2017 avec Bordeaux, qui se rend à Nantes aujourd'hui.
"Je suis plus mature maintenant, je vois les choses d'une autre façon après avoir traversé tous ces moments...", avance le joueur de 21 ans pour expliquer sa métamorphose.
Miné pendant des mois par sa non-réussite devant le but, il a attendu son 28e match de L1 le 21 janvier dernier face à Toulouse pour débloquer son compteur après seulement 15 secondes de jeu.
Déclic? Depuis, il en a ajouté cinq lors des dix matches suivants, ce qui fait de lui le 5e meilleur buteur de L1 en 2017.
Vada, c'est l'histoire d'une pépite dénichée très jeune par les Girondins au Proyecto Crecer, leur centre de formation filiale en Argentine d'où est également sorti l'attaquant de Nantes Emiliano Sala.
Une destinée parsemée d'embûches, nombreuses. Pendant près de deux ans (de 2011 à 2013), son principal adversaire s'est nommé la Fédération internationale de football (FIFA), qui a refusé de lui délivrer une licence de joueur arguant de son statut de joueur mineur et extracommunautaire.
- Passeport italien -
"Il y a eu des moments où je me suis demandé si j'avais bien fait de venir en Europe, évoquait-il encore l'an dernier. J'ai passé des instants difficiles chez les jeunes, je me posais beaucoup de questions, je me demandais si je devais rentrer en Argentine et revenir à Bordeaux après mes dix-huit ans".
Pour ne pas sombrer, Valentin s'est appuyé sur sa famille qui l'a suivi en France, sur l'ambiance au Haillan où il s'est fait une place, sur ses rares apparitions autorisées comme lors de ce Tournoi U17 de Montaigu 2012 qu'il survole (meilleur joueur et meilleur buteur) annonçant des lendemains chantant sous le maillot au scapulaire.
Dans le même temps, les Girondins bataillent juridiquement pendant des mois, jusqu'à lui obtenir un passeport italien et arriver à leurs fins devant le Tribunal arbitral du sport (TAS).
Autorisé enfin à jouer en 2013, ce fan d' Andres Iniesta , meneur de jeu du FC Barcelone et de l'équipe d'Espagne, remporte - sans entrer en jeu en finale - la Coupe Gambardella. Il a 17 ans, son histoire semble décoller, mais c'est alors que le doute le rattrape.
"Valentin a pris conscience que le talent et la vision du jeu n'étaient pas suffisants", explique Patrick Battiston , responsable du centre de formation girondin qui a beaucoup discuté avec lui.
- Encore quelques ratés -
"Il faut prendre beaucoup de recul par rapport à tout ce qui se passe et se dit dans un sens comme dans l'autre, ne pas chercher à se mettre en avant. S'il arrive à rester les pieds sur terre, en restant serein, ce sera mieux pour lui", rappelle l'ancien défenseur international.
En 2014, Vada s'ouvre enfin la porte des pros, lors de la préparation estivale en Suisse d'abord, mais sans suite. Retour en réserve, voire en tribunes, son manque d'investissement et de don de soi sont pointés.
Son tour ne reviendra qu'un an et demi plus tard, en décembre 2015 contre le Rubin Kazan (2-2) en Europa League, avec une passe décisive à la clé. Depuis, il n'a plus quitté l'équipe, s'est fait sa place et grandi auprès des expérimentés Jérémy Toulalan, Jaroslav Plasil ou récemment Younousse Sankharé.
Une éclosion attendue, avec encore quelques ratés comme ce ballon égaré à Nice amenant le deuxième but des Aiglons (1-2): "Quand on a sa qualité technique, on ne peut pas perdre ce genre de ballons, analyse son entraîneur Jocelyn Gourvennec. "C'est peut-être sa jeunesse mais aussi ses axes de travail".