Happy Birthday : |
© AFP/MEHDI FEDOUACH
L'ancien président des Girondins de Bordeaux, Jean-Louis Triaud (d) et Stéphane Martin, lors de la passation de pouvoir, à Bordeaux, le 9 mars 2017
C'était un peu le Jean-Pierre Bacri du foot français, râleur mais sympathique. Le président des Girondins de Bordeaux Jean-Louis Triaud a cédé les rênes du club jeudi après un mandat de 20 ans à Stéphane Martin, un banquier de 46 ans inconnu du monde du foot.
Avec le départ du dirigeant de 67 ans qui avait pris la succession du lunetier Alain Afflelou au sortir d'une finale de Coupe de l'UEFA perdue face au Bayern Munich en 1996, une page se tourne au Haillan. Sous l'effet d'une décision prise par Nicolas de Tavernost, président de M6, actionnaire majoritaire du club, et qui coïncide avec la reconduction fin février de ce dernier dans ses fonctions à la tête de la chaîne jusqu'en 2020.
Une chaîne que Triaud, vigneron de profession resté président bénévole, était allé chercher en 1999.
Vu les moyens mis à sa disposition par rapport aux grosses écuries du championnat, le mandat de Triaud a été plutôt prolifique avec deux titres de champion (1999 et 2009), trois Coupes de la Ligue (2002, 2007, 2009), une Coupe de France (2013) et quatorze qualifications européennes.
Cette passation de pouvoir, "c'est Nicolas de Tavernost qui (en) a pris l'initiative", a expliqué Triaud. "Il fait beaucoup d'efforts pour le club, doit penser à l'avenir. Il n'y avait pas de timing précis mais il se trouve que Stéphane Martin représentait une opportunité très intéressante pour le club. Il a les qualités requises, c'était idiot d'attendre, il fallait la saisir".
Mais Triaud souligne n'avoir aucun regret et "aucun état d'âme là-dessus". "Ma décision était dans les tuyaux depuis quelques semaines, quelques mois", a confié l'ancien rugbyman, au phrasé "cash" qui en faisait un bon client pour les médias. Il voit davantage son retrait comme "une opportunité et une évolution" pour son club.
- "Pas l'idée de faire la révolution" -
S'il sera moins visible au Haillan - "je vais me consacrer à mon épouse, à la viticulture et à mon handicap au golf", a-t-il souri - Triaud, qui gardera toujours en "travers la demi-finale perdue contre Calais (en Coupe de France 2000) contre un boulanger, un mécanicien ou je sais pas quoi", restera président du conseil d'administration sans pouvoir exécutif.
La direction du club reposera donc désormais sur les épaules de Stéphane Martin, nommé jeudi avec effet immédiat président délégué, un titre qui avait été attribué pendant quelques mois en 2002-03 à Dominique Imbault, éphémère patron du club avant que Triaud ne reprenne seul les commandes. Banquier de 46 ans originaire de Bordeaux ayant fait l'essentiel de sa carrière professionnelle à Paris et Madrid, il était administrateur des Girondins depuis juin 2016.
"Je suis un supporter depuis de nombreuses années et il y a beaucoup d'émotion à voir Jean-Louis se retirer. J'essaierai d'être à sa hauteur", a déclaré le nouveau président qui veut s'inscrire dans la continuité.
"Le club fonctionne très bien, il n'y a pas l'idée de faire la révolution", a-t-il prévenu. "Il y aura forcément des choses que je percevrai différemment, ne serait-ce que parce qu'on n'a pas la même expérience professionnelle, mais je veux avant tout m'imprégner du club, rencontrer les gens, voir ce qui peut être fait marginalement, parce qu'on est quand même 5e avec un budget (60 millions d'euros) qui n'est pas celui des premiers. Regardons qui est devant, il n'y a pas à rougir", a-t-il tenu à souligner.