Happy Birthday : |
© AFP/NICOLAS TUCAT
Jérémy Ménez avant un match avec Bordeaux contre Caen au stade Matmut Atlantique, le 24 septembre 2016
Nul n'est prophète en son pays. Deux ans après avoir quitté le Paris SG sur une suite de malentendus, l'ombrageux Jérémy Ménez a une nouvelle occasion d'évangéliser ce Parc des Princes qu'il fréquentait, enfant, samedi avec Bordeaux lors de la 8e journée de L1 (17h00).
Dans sa jeunesse, le natif de Longjumeau supportait en effet le club de la capitale, avec lequel il a longtemps joué à +je t'aime moi non plus+ en raison du manque d'intérêt manifeste du PSG pour le riche vivier francilien.
Au-dessus du lot et vite repéré, Ménez s'exile alors à 13 ans à Sochaux. A 16 ans, sa précocité en fait le plus jeune joueur professionnel de l'histoire de la L1. Avant même d'avoir 18 ans, il réalise un triplé retentissant... contre Bordeaux. Au même moment, le Paris post-Canal+ se noie dans l'anonymat et est incapable de rapatrier le talent émergent.
Celui-ci va donc poursuivre sa progression à Monaco (2006-2008) puis avec la Roma (2008-2011), ce qui lui permet de décrocher 24 sélections en Bleu (2 buts).
Fer de lance de la génération tricolore 1987 qui a remporté l'Euro U17, il est alors, avec Karim Benzema , Samir Nasri ou Hatem Ben Arfa , le 4e joyau du club des futures pépites.
En quête de talents et de symboles, Paris, tombé aux mains du Qatar, conclut enfin en 2011 l'histoire d'amour, longtemps platonique.
Recruté par Leonardo, entraîné par Carlo Ancelotti , Ménez signe deux années quasi idylliques, les meilleures de sa carrière: 9 buts et 17 passes décisives en 42 matches la 1re, puis 8 buts et 10 passes décisives la suivante. Lors de laquelle le but à Lyon du nouveau héros offre à son club au printemps 2013 le 1er sacre historique de l'ère Qatari.
L'arrivée à la tête du PSG de Laurent Blanc sonne pourtant comme le début de la fin. Ménez, qui avait bénéficié en Bleu de toute la confiance de l'ex-sélectionneur, est alors rattrapé par sa mauvaise réputation de +Bad Boy+.
L'inclassable attaquant, pris en grippe par une partie du Parc pour ses attitudes sur le terrain et gêné par une hernie discale, perd sa place dans un collectif cinq étoiles et un nouvel exil italien, au Milan AC, est au bout de la route.
- 'Bien gérer émotionnellement' -
Ménez, que l'on dit désormais assagi et apaisé, assure pourtant avant les retrouvailles n'être aucunement revanchard avant de fouler de nouveau la pelouse du Parc et n'exprime aucune animosité envers son ancienne formation. Ce serait même tout le contraire!
"Ça me fait super plaisir de retrouver le Parc des Princes trois ans après", déclarait-il ainsi après le 0-0 face à Caen.
© AFP/FRANCK FIFE
Jérémy Ménez, alors attaquant du PSG, fête un but contre Nice au Parc des Princes, le 21 avril 2013
Une rencontre loin d'être anodine pour lui, puisqu'il a été couvé de toutes les attentions par son entraîneur cette semaine.
"J'ai échangé avec lui", a sobrement reconnu Jocelyn Gourvennec, qui a bien identifié l'écueil menaçant les Girondins. "Il est très content de retourner au Parc, un stade qu'il connait depuis tout gamin, dans lequel il a ensuite évolué. Après il a suffisamment d'expérience pour bien gérer émotionnellement ce genre de match".
"Ce sera sur une belle pelouse, donc pour nous, c'est peut-être plus intéressant de jouer à l'extérieur actuellement, se projette déjà le joueur de 29 ans. Je souhaite le meilleur au PSG mais j'espère que nous allons l'emporter samedi".
Lors de ses trois rencontres Porte de Saint-Cloud avec un maillot visiteur sur le dos, Ménez n'a pourtant jusque-là jamais réussi à s'imposer.