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© AFP/Franck Fife
Le meneur de jeu de l'équipe de France Samir Nasri
(g) contre l'Australie en match amical, le 11 octobre 2013 au Parc des Princes
Enfin terrible pour les adversaires: Samir Nasri s'est grandement rapproché du onze-type pour les barrages au Mondial-2014 au gré d'une performance de premier plan en tant que meneur de jeu de l'équipe de France contre l'Australie vendredi en amical (6-0).
De là à éjecter du onze de départ Mathieu Valbuena , installé au poste de meneur de jeu, l'idée est peut-être encore prématurée, d'autant que le faible niveau affiché par les Socceroos relativise la portée du match. Le "Petit" déçoit rarement en Bleu et le 4-2-3-1 est bâti notamment pour le mettre dans les meilleures dispositions.
Mais Deschamps, sachant que Clément Grenier se situe derrière eu égard à son inexpérience et la série noire de Lyon, dispose désormais de deux N.10 à même hauteur ou presque, et trancher entre eux relève désormais de l'embarras du choix.
"J'étais convaincu qu'il était un très très bon joueur de football, il l'a confirmé dans un rôle où seul Mathieu avait été aligné, a noté DD à l'issue du match. J'ai discuté longuement avec lui, mais c'était aussi l'occasion de voir Samir dans un rôle qu'il aime bien. Ce n'est pas l'un contre l'autre. J'ai des choix à faire et plus ils seront compliqués, mieux ce sera, je ne vais pas me plaindre de ça."
Deschamps peut aussi titulariser les deux joueurs, l'un se décalant sur une aile droite, laissée en friche par Dimitri Payet ou Loïc Rémy, guère convaincant vendredi, tout en ayant loisir de permuter avec l'autre en cours de match.
"Il a envie, il a faim", avait aussi avancé Deschamps. Et le match de Nasri fut bien roboratif, avec une passe décisive et la participation aux principaux mouvements offensifs, dans le tempo général de l'équipe, avec justesse et inventivité. Il est parfois venu très bas chercher les ballons, n'hésitant pas à poursuivre ses actions aux avant-postes ou sur une aile.
"Plus il jouera simple, plus il sera efficace", avait aussi averti DD. Nasri, s'il n'a pu s'empêcher quelques touches de balle inutiles, a entendu néanmoins la supplique. Et son entente avec Franck Ribéry, le leader technique des Bleus, a crevé l'écran.
"Ribérysation"
Serait-il, justement, en voie de "ribérysation" ? Un néologisme pour décrire le retour en grâce de l'enfant terrible, sur le terrain et vis-à-vis du public, comme une montée en puissance, les barrages de la mi-novembre en ligne de mire.
Comme "Francky", Nasri a connu le désamour du public après ses écarts de conduite à l'Euro-2012, qu'il avait payés d'une suspension de trois matches en équipe nationale et d'une traversée du désert d'un an, coïncidant avec une saison délicate à Manchester City, entre blessures et méformes.
Et comme "Francky", Nasri a fait son mea culpa, promettant humilité et sens du collectif, en août pour son retour en sélection contre la Belgique en amical (0-0). Un retour qui avait été différé par une blessure, puisque Deschamps l'avait convoqué pour la tournée en Amérique du Sud de juin, histoire de solder le passé.
Après trois entrées prometteuses à Bruxelles puis contre la Géorgie (0-0) et le Belarus (4-2), où il a inscrit le but du 3-2, Nasri a connu sa première titularisation depuis l'Euro-2012 et renoué le fil de son histoire, lui qui avait marqué le but de la qualification au CHAMPIONNAT D'EUROPE. Dans un rôle privilégiant désormais davantage la fluidité que par le passé, lorsqu'il était accusé de ralentir le jeu.
© AFP/Lionel Bonaventure
Le meneur de jeu de l'équipe de France Samir Nasri
(d) contre l'Australie en match amical, le 11 octobre 2013 au Parc des Princes
Et la réconciliation avec le public semble en voie d'achèvement, si l'on en juge par les "Nasri! Nasri!" qu'a entonnés la tribune Boulogne, d'autant plus remarquables qu'ils s'adressaient à un Marseillais d'origine...
Le joueur, perçu par les observateurs comme particulièrement roué par rapport à ses pairs, envoie souvent des messages, en creux, dans ses déclarations.
"Je ne crois pas que l'adversaire était nécessairement plus faible que la Géorgie par exemple, a-t-il analysé. C'est juste qu'on s'est rapidement rendu le match facile. Individuellement, on est souvent meilleur quand l'équipe joue bien. On a pris du plaisir, mais les barrages de novembre seront bien plus sérieux. On peut quand même s'appuyer sur ce match comme un match-référence pour bien aborder l'échéance".
Match-référence, donc, avec Nasri à la baguette. Deschamps saura s'en souvenir.