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La déroute de l'équipe de France face à la Belgique (4-3) dimanche est certes collective, mais les lacunes les plus criantes ont été défensives. L'occasion d'établir un état des lieux inquiétant, à un an quasiment jour pour jour de l'Euro-2016.
. Charnière: les certitudes s'effondrent
En deux matches et sept buts encaissés au Stade de France en 2015, les Bleus ont dilapidé quasiment toute la confiance accumulée depuis le Mondial-2014. Une confiance qui s'appuyait sur une certitude au moins, celle de posséder en Raphaël Varane à la fois l'assurance tout risque et le patron du secteur.
Mais après les défaites face au Brésil (3-1) et la Belgique (4-3), force est de constater que le jeune (22 ans) défenseur est encore trop tendre dès que l'adversité se fait plus forte. Il a donc encore du travail à fournir pour tenir les immenses promesses entrevues ces deux dernières années.
Impliqué plus ou moins directement sur les trois buts brésiliens mi-mars, Varane l'a encore été sur trois des quatre réalisations belges. Avec à chaque fois un jeu de tête défaillant, qui fait inévitablement écho au but de Mats Hummels qui lui était monté dessus il y a onze mois pour envoyer l'Allemagne en demi-finale de la Coupe du monde (1-0).
Depuis, Varane s'est efforcé de corriger le tir et ses buts, de la tête, contre la Suède (1-0) en novembre et le Brésil, ont démontré qu'il était sur la bonne voie, tout du moins sur le plan offensif. Or, tout talentueux soit-il, Varane, qui peine à s'imposer au Real Madrid, n'est pas encore le grand défenseur dont la France aura inévitablement besoin pour espérer remporter l'Euro.
A ses côtés, Laurent Koscielny, préféré à Mamadou Sakho contre la Belgique, est également passé à côté de son match. Il a été aussi laxiste que Varane sur le deuxième but de Fellaini et indiscipliné en provoquant le penalty transformé par Hazard. On a retrouvé un condensé de ce que le Gunner peut faire de pire: manques d'agressivité positive, de lucidité et d'à propos dans ses interventions.
Sans avoir joué, Sakho a donc marqué des points. Le joueur de Liverpool avait d'ailleurs été le moins à la peine face au Brésil. Et s'il n'offre pas toujours de garanties sur le plan physique à force de blessures, il n'en demeure pas moins un vrai leader de vestiaire capable d'apporter ce supplément d'âme qui fait parfois la différence en termes de dissuasion défensive et qui peut être aussi susceptible de rassurer Varane et le reste de l'arrière-garde.
. Latéraux: derrière Evra, le désert
En Benoît Trémoulinas, Deschamps dit posséder actuellement "un des deux meilleurs arrières gauche" français. Il n'a probablement pas tort au vu de l'excellente saison du Sévillan, récent vainqueur de l'Europa League. Mais le suppléant de Patrice Evra (34 ans), qui pourrait jouer à ce rythme jusqu'à 40 ans sans être inquiété par ses concurrents en Bleu, a complètement manqué son test face aux Belges.
Les buts comme les occasions dangereuses des Diables Rouges sont quasiment tous venus de son aile. Et outre ses absences défensives, il n'a eu aucun apport offensif intéressant, ces centres ne trouvant jamais leur cible.
La thèse de l'accident prédomine néanmoins et Trémoulinas aura une nouvelle chance. Car derrière le Sévillan, il y a un vide que les jeunes Layvin Kurzawa (22 ans) et Lucas Digne (21 ans), encore loin du niveau international, ne sont pas en mesure de combler.
Côté droit, c'est le désert alors que Mathieu Debuchy, successivement blessé à une cheville, une épaule et une cuisse, n'est plus réapparu en Bleu depuis le Mondial. Le Gunner serait bien inspiré de vite revenir à son niveau, car ni Bacary Sagna et ni Christophe Jallet ne sont parvenus à faire oublier son absence.
Si Sagna n'a pas vraiment pris l'eau face aux Belges, c'est que ceux-ci ont surtout préféré attaquer sur l'autre aile. Ses montées en revanche ont été comme à chaque fois inoffensives. A 32 ans, il ne peut être une valeur ajoutée, pas plus que Jallet dont les rares titularisations, face à des nations moins huppées, ont démontré ses limites.