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© AFP/FRANCK FIFE
L'attaquant des Bleus Olivier Giroud
, à Clairefontaine le 6 juin 2017
Olivier Giroud , auteur d'un triplé contre le Paraguay vendredi (5-0), juge "lassant" le débat récurrent sur sa place en équipe de France, à quelques jours du choc contre la Suède vendredi en qualifications au Mondial-2018.
Q: Le débat sur vous en Bleu et sur votre cote de popularité vous lasse-t-il?
R: "Oui, pour être honnête, c'est un peu lassant, mais c'est un peu l'histoire de ma carrière, de ces dernières années, je suis toujours remis en question. Même si je considère le foot comme un éternel recommencement, je trouve ça lassant, mais ça m'aide à rester en alerte et concentré sur ce que je dois faire sur le terrain. Le +métier+ d'attaquant est toujours délicat, on est exposé: vite encensé quand on marque beaucoup, et tout l'inverse quand on ne marque pas pendant deux, trois matches. Je ne me pose pas de question sur ma cote de popularité, mon objectif est de marquer et d'aider l'équipe de France à atteindre ses objectifs".
Q: Vos statistiques tranchent-elles le débat?
R: "Un attaquant se juge par son implication dans le jeu et son efficacité. Il est là pour finir les actions, le bon travail de l'équipe, c'est ce que je m'efforce de faire, comme à Rennes vendredi. J'ai un bon ratio et j'espère bien grimper dans la hiérarchie. A partir du moment où je suis entré dans le top 10 des buteurs en équipe de France, j'ai regardé quels joueurs j'avais devant moi, donc je sais combien de buts il me reste à mettre pour dépasser un de mes joueurs préférés par exemple, Jean-Pierre Papin ".
Q: L'éclosion de latéraux aussi offensifs que Djibril Sidibé et Benjamin Mendy change-t-elle votre façon de jouer?
R: "Djibril et Benjamin sont en pleine ascension, ils apportent leur force de percussion, de pénétration sur les côtés, avec leur qualité de centre. J'ai plus de centres et de débordements avec deux joueurs qui jouent très haut sur le terrain - je n'avais jamais joué avec des latéraux aussi offensifs. Ces deux joueurs sont portés vers l'offensive, quitte à laisser plus d'espace dans notre dos, mais quand on a une défense solide, on peut se permettre d'être plus offensifs. Ca apporte plus de cordes à mon arc, pour réceptionner les bons centres des latéraux".
Q: Vous sentez-vous comme un leader ou un grand frère?
R: "Leader, ça n'a jamais été ma nature première. Je ne vais pas me gêner de parler avant un match, mais je ne suis pas un aboyeur. Je peux être amené à donner des conseils, si on vient vers moi, c'est avec plaisir. Quand on fait des exercices de finition devant le but, il m'est déjà arrivé de parler avec +Flo+ Thauvin ou Kylian Mbappé. Je suis disponible comme d'autres avant moi quand j'ai fait mes premiers pas en équipe de France".
Q: Justement, que pensez-vous de Mbappé?
R: "C'est un super joueur, un bon petit surtout, un enfant (rire)... enfin un jeune homme, mais il n'a que 18 ans. Il est impressionnant de maturité, c'est un joueur qui va aller très haut, mais il faut le laisser tranquille, il doit en avoir marre qu'on soit sur ses côtes".
Q: Avec Antoine Griezmann , vous serez très attendus en Suède...
R: "C'est la pression qu'on peut mettre sur les attaquants, on est forcément toujours attendus. Avec Antoine on a beaucoup de confiance, des automatismes. On s'attendra à une opposition encore plus importante que contre le Paraguay, où on avait plus de libertés, face à une équipe moins rigoureuse que ce que va être la Suède. J'ai revu tout à l'heure quelques images du match aller (2-1 pour la France en novembre, ndlr). Je me souviens d'un bloc très discipliné, en 4-4-2, qui récitait sa partition tactique défensivement parlant très appliquée. C'est une équipe toujours dangereuse offensivement avec des joueurs comme Toivonen et Guidetti. A nous de contourner ce bloc et de se créer plus de situations que lors du match aller".
Propos recueillis en conférence de presse