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Après avoir été au centre d'un tourbillon médiatique, Nabil Fekir a fait profil bas mardi pour sa première conférence de presse dans la peau d'un joueur de l'équipe de France, déclarant être là pour "apprendre" et ne pas vouloir "se précipiter".
Il fallait éviter les sujets qui fâchent et l'encadrement des Bleus a soigneusement balisé le point-presse du prodige lyonnais (21 ans). Les journalistes présents à Clairefontaine ont ainsi eu droit à une seule question sur le long feuilleton dont il a été le principal acteur avant de choisir finalement la sélection française au détriment de l'Algérie, le 10 mars.
L'attaquant a eu juste le temps d'expliquer que son choix avait été "réfléchi" et "définitif", balayant toute idée d'influence venue de l'OL ou des Bleus. Pour le reste: circulez, il n'y a rien à voir. Aucune relance n'a été autorisée et Fekir s'est ensuite lancé dans des réponses convenues à propos de sa nouvelle vie d'international tricolore.
"Je vais réaliser petit à petit, je suis très heureux et très fier d'être au château", a-t-il notamment déclaré, ajoutant avoir été "bien accueilli par le staff et les joueurs".
"Il y a une pression qui s'installe mais je suis là pour apprendre et bien m'intégrer", a-t-il également affirmé.
Fekir a bien conscience que "les choses sont allées très vite" pour lui. Inconnu en début de saison, il s'est imposé comme la révélation de la Ligue 1 grâce à une saison prolifique à tous points de vue (11 buts, 7 passes décisives) avant que ses hésitations entre la France et l'Algérie ne finissent par brouiller quelque peu son image.
L'heure n'était pourtant pas aux polémiques mais plutôt à une posture toute en modestie, juste avant de connaître vraisemblablement sa première cape contre le Brésil (jeudi au Stade de France) ou le Danemark (dimanche à saint-Etienne).
"C'est ma première année, je commence à jouer, à avoir la confiance de mes coéquipiers et du staff à Lyon. A moi de rester calme et de garder les pieds sur terre", a-t-il jugé.
- Plutôt 'faire parler mes pieds' -
Il avait du reste montré une certaine force de caractère en étant décisif en L1 sous le maillot lyonnais à Montpellier avec un doublé (5-1), 48 heures après avoir décliné la sélection algérienne au prix d'une retentissante volte-face.
"Il y a eu beaucoup de critiques, mais je suis quelqu'un de posé. J'essaie de ne pas faire attention à ce qui se dit en dehors du terrain. Mon coach (Hubert Fournier) m'a dit de faire parler mes pieds plutôt que dans la presse", a-t-il expliqué.
Fekir n'a fatalement pas échappé à la comparaison avec Paul Pogba ou Raphaël Varane, autres phénomènes devenus à 22 ans des titulaires indiscutables en équipe de France.
Mais le Lyonnais ne souhaite surtout pas se mettre de pression inutile: "Dans le foot, ça peut aller vite dans les deux sens. Il faut garder la tête sur les épaules, rester simple. Il y a une marge entre la sélection et le club, à moi de m'adapter. Il ne faut pas se précipiter."
"L'ambition" est toutefois bien présente avec en ligne de mire cet Euro-2016 à la maison.
"C'est un objectif clair", souligne celui qui n'hésite pas à prendre pour modèles Zinédine Zidane et Franck Ribéry, "des exemples et des joueurs qui (l)'ont inspiré".
Il aura d'ailleurs l'occasion de croiser l'une de ses idoles jeudi, une cérémonie étant prévue en l'honneur de "Zizou" et d'autres joueurs "centenaires" en bleu (Henry, Desailly, Vieira, Deschamps, seul Thuram manquant à l'appel).
Au sein du groupe actuel, c'est logiquement Karim Benzema , Lyonnais et d'origine algérienne comme lui, qui joue les grands frères.
"Il est venu me parler dès que je suis arrivé, il m'a mis à l'aise et je vais essayer de m'appuyer sur lui", a-t-il reconnu. En espérant marcher sur les pas du Madrilène et de signer un long bail en équipe de France.