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© AFP/Valery HACHE
Le défenseur de l'équipe de France Patrice Evra
lors de la finale de l'Euro contre le Portugal, le 10 juillet 2016 au Stade de France
"S'il y avait eu deux matches amicaux, je n'aurais pas fait ce choix-là". Le message de Didier Deschamps , qui a rappelé Patrice Evra , est clair: pour les matches qui comptent, comme France-Suède vendredi en qualifications pour le Mondial-2018, il n'y a pas mieux à gauche que le Turinois quand Layvin Kurzawa est blessé. Lucas Digne est prévenu.
A 35 ans, son étoile en Bleu semblait pourtant avoir pâli. Pour la première liste post-Euro-2016, le sélectionneur des Bleus faisait le choix d'appeler deux jeunes pour le poste de latéral gauche, le Parisien Layvin Kurzawa (24 ans), très performant en club, et le Barcelonais Lucas Digne (23 ans).
Objectif: "donner du temps de jeu, des responsabilités à des joueurs plus jeunes pour leur permettre de s'aguerrir", explique alors 'DD' en août.
Mais voilà, Kurzawa a fait constater lundi par le staff médical de l'équipe de France un "problème de pubalgie", et Deschamps a rappelé son vétéran. Plutôt que, par exemple, le latéral gauche de Monaco, Benjamin Mendy (22 ans), qui monte en puissance après une saison ratée à Marseille.
. Evra, vécu et "showman"
Mais, a encore déclaré le champion du monde 1998, "c'est un poste où il y a des joueurs qui n'ont pas l'expérience internationale". Pas celle, en tout cas de 'Tonton Pat' (80 sélections).
"C'est un joueur de haut niveau et il maintient son niveau quand il joue avec la Juventus Turin, c'est pour cela que je l'ai rappelé", explique Deschamps. "Il est souriant, chambreur, il met de l'ambiance dans le groupe. Mais s'il est là c'est surtout pour ses qualités footballistiques et son expérience du haut niveau."
Charismatique, le vainqueur de la Ligue des Champions en 2008 avec Manchester United, quintuple finaliste de l'épreuve (2004, 2009, 2008, 2011, 2015), passe souvent pour le capitaine officieux de l'équipe de France. Son palmarès et sa carrière, ses coups de gueule et sa mentalité inspirent le respect de ses coéquipiers internationaux.
Evra, c'est aussi un "showman", qui n'hésite pas à se filmer en train de danser habillé en panda sur les réseaux sociaux. Et quand il arrive lundi après-midi à Clairefontaine, il lâche "Hey Spielberg me revoilà !" au vidéaste des Bleus. Et de réclamer dans le froid de novembre, en parlant de lui à la 3e personne: "un peu de soleil pour Tonton". Avant de conclure: "il m'a manqué ce petit château".
. Digne plus timide
"+Pat+ a une forte personnalité", expliquait aussi Deschamps début octobre. "Il ne laisse pas un vide, mais il prenait de la place. Aux autres de prendre le relais".
En l'absence de Kurzawa, c'est à Digne que s'adresse le conseil. Le Barcelonais est depuis longtemps dans les petits papiers de Deschamps, puisqu'il faisait déjà partie du groupe France convoqué pour le Mondial-2014, première grande compétition des Bleus avec le champion du monde 1998 à leur tête.
Mais celui que ses coéquipiers à Lille, où il a débuté sa carrière professionnelle en 2011, surnommaient "Ratatouille", n'a pas du tout le même vécu, ni la même personnalité qu'Evra. Plus timide, Digne ne compte que 14 sélections en Bleu, lors desquelles il n'a pas toujours convaincu.
En club, Digne était incontournable à Lille, mais n'a jamais réussi à s'imposer au Paris SG, où il est arrivé en 2013. Le club de la capitaine l'a prêté à l'AS Rome la saison dernière, où Digne était très heureux et performant, avant de le transférer à Barcelone.
En Catalogne, le natif de Meaux a du temps de jeu en raison de la blessure du titulaire de son poste, Jordi Alba. Mais sans encore convaincre totalement, comme face à Séville dimanche.
Cela ne signifie pas forcément qu'Evra sera encore titulaire, à 37 ans, lors de la Coupe du Monde 2018. Mais que, d'ici là et surtout dans les matches importants, il faudra compter avec lui, à gauche.