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A 24 ans seulement, Wendie Renard dispute au Canada sa deuxième Coupe du Monde, avec la responsabilité du statut de capitaine confié par Philippe Bergeroo, convaincu par l'autorité naturelle et la sérénité de son arrière centrale.
"Le coach est venu me voir au premier stage et m'a proposé le brassard. Il m'a donné 48 heures pour réfléchir. J'ai pris le temps de le faire et de parler à mon entourage, parce que c'est important. Mais le lendemain je lui ai donné la réponse", raconte tranquillement Renard quand on lui demande comment elle a récupéré ce brassard, abandonné après l'Euro-2013 par Sandrine Soubeyrand .
Mais la fierté n'est pas loin. "Ça m'a fait très plaisir. Quand même, je quitte les Antilles à 16 ans et même pas huit ans après, je suis capitaine de l'équipe de France. Pour moi cette équipe était un rêve quand j'étais petite en Martinique."
Bergeroo de son côté explique que "Wendie c'est l'avenir". "Malgré son jeune âge, elle sait calmer les ardeurs de certaines, elle s'impose comme capitaine. Elle apporte aussi sa sérénité. Elle est très calme, mais sait se faire entendre. C'est pour ça que je l'ai désignée capitaine. Je voulais quelqu'un qui sache transmettre un message", raconte le sélectionneur.
Cette autorité et cette sérénité, la Lyonnaise les a construites au fil d'un parcours particulier, qui l'a vu passer brutalement des terrains de la Martinique au centre de formation de l'OL et surmonter un échec aux tests d'entrée à Clairefontaine.
"En Martinique, j'ai joué avec les garçons jusqu'à 14 ans. Ça fait progresser, physiquement, dans les duels, ça va plus vite, il faut être costaud. J'étais bien, c'était des bons moments. Eux le prenaient super bien. C'étaient mes potes et moi j'étais la petite princesse de l'équipe. Ils me protégeaient un peu. Dès que je prenais des coups, ils venaient", raconte-t-elle à l'AFP.
"Ensuite la métropole à 16 ans, non, ce n'était pas difficile. Ça a été dur pour ma mère, qui n'a pas pu venir. Mais moi, c'est ce que je voulais. Depuis mes huit ans, je disais à ma mère qu'elle me verrait un jour à la télé."
- 'Plus de bouteille' -
Huit ans après son départ des Antilles, là voilà neuf fois championne de France, deux fois championne d'Europe et pleine d'ambition pour son deuxième Mondial.
"On a progressé collectivement, dans tous les domaines. Le coach a dit qu'il avait eu un bel héritage et c'est vrai qu'il y a eu du bon boulot avant. Il a juste amélioré et recadré certaines choses. Tactiquement, musculairement, plein de petits détails qui au haut niveau peuvent faire la différence. Il a apporté sa +touch+", explique-t-elle.
De son côté, elle arrive au Canada avec "plus de bouteille" qu'il y a quatre ans en Allemagne, où quelques sautes de concentration accompagnaient encore un potentiel qu'on devinait immense.
"Forcément j'ai progressé en maturité et en expérience. J'ai fait beaucoup de matches de haut niveau même si je suis jeune. J'ai progressé aussi en concentration. Quand on est jeune, ça peut arriver de penser à autre chose pendant un match. Maintenant je sais qu'un match ça dure 90 minutes voire un peu plus", reconnaît-elle.
Et si beaucoup de choses ont changé en quatre ans, la grande Lyonnaise (1,85m) sait qu'elle peut compter sur le soutien immuable de sa famille.
"Ma mère me suit beaucoup. Je pense qu'elle sera là au Mondial. J'ai aussi une tante qui est arbitre de foot qui est à fond dedans. Mes frères et s?urs sont derrière moi."
Et tous devraient débarquer au Canada avec le traditionnel cadeau au sélectionneur. "Ah, la bouteille de rhum! Ça c'est vrai. Oui, ça va continuer avec le nouveau staff je pense."