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© AFP/MIGUEL MEDINA
La défenseur de l'équipe de France Wendie Renard
après un match amical contre les Pays-Bas, le 23 octobre 2015 à Paris
"Pour l'instant, on a zéro titre", insiste auprès de l'AFP la capitaine de l'équipe de France, Wendie Renard . Elle refuse l'étiquette de favori, mais espère bien surfer sur son incroyable triplé avec Lyon pour mener les Bleues vers un premier titre majeur à l'Euro-2017 aux Pays-Bas (16 juillet-6 août).
Q: C'est une saison incroyable qui s'achève avec un triplé (championnat, Coupe de France, Ligue des champions). Vous n'êtes toujours pas rassasiée ?
R: "On a fêté ça comme il se doit (sourire)! Finir par ce triplé a vraiment été la consécration et la récompense de tout le groupe, du staff, du club, des joueuses. On continue de marquer l'histoire. Dans 5 ans, ils ne vont pas dire qu'on a gagné aux tirs aux buts (contre le Paris SG), ils vont juste dire que l'OL a gagné en 2017. C'est vraiment fantastique deux fois de suite. Maintenant on a l'objectif de la gagner une 3e fois d'affilée parce que cela n'a jamais été fait dans l'histoire. On a égalé Francfort (4 titres) donc maintenant, on veut encore les dépasser."
Q: Après avoir tout gagné en club, ce serait le moment de gagner un titre majeur avec l'équipe de France à l'Euro...
R: "Oui, il faut enfin un titre. Mais on va garder de l'humilité parce que -- ce n'est pas pour dire qu'on en a manqué auparavant-- mais on a toujours dit haut et fort, et on a assumé, qu'on voulait gagner un titre. Et malheureusement ça s'arrête avant. Donc là on ne va rien dire (sourire) et travailler pour pouvoir être récompensées. On aura de l'ambition, ça c'est sûr."
Q: Qui seront vos principaux adversaires ?
R: "Toujours les mêmes équipes. En règle générale, les équipes européennes progressent beaucoup que ce soit tactiquement, physiquement. Aujourd'hui on voit vraiment que c'est bien précis. L'Allemagne, ça reste une équipe phare. Il y a la Suède, la Norvège, le Danemark... Je pense que l'Euro est vraiment plus serré. J'entends tout le monde dire qu'on a un groupe +à notre portée+, que +ça va être facile+. Mais l'Islande ce n'est pas facile, la Suisse ce n'est pas facile, il faudra être vraiment bien en place et être au niveau de l'équipe de France pour pouvoir passer. Après cela peut aller très vite."
Q: Votre plus grand adversaire, ce n'est pas vous même ?
R: "Oui on doit être à 100% mais pour l'instant on a zéro titre. Bien sûr, les gens respectent l'équipe de France et tout ce qu'on a fait mais on a zéro titre donc... C'est à nous de rester dans notre petit cocon, de travailler, de ne pas parler et de rester unies ensemble. Le travail paie tôt ou tard. Cela fait des années où on passe (à côté d'un titre) à très peu de choses mais je pense qu'avec la génération aussi qui arrive, cela peut être un vrai plus. On a des joueuses de qualité mais l'expérience cela ne s'achète pas."
Q: Quel est l'apport de votre sélectionneur Olivier Echouafni depuis son arrivée ?
R: "Beaucoup de communication, que ce soit auprès des jeunes, des anciennes, des gardiennes. On sent qu'il a été joueur, il essaye --surtout au milieu de terrain mais aussi à tout le monde -- de donner des positions pour mieux se placer sur le terrain, mieux demander le ballon. Ce sont des petites choses mais au haut niveau, ce sont les détails qui font la différence."
Q: Votre victoire à la SheBelieves Cup face aux meilleures équipes du monde en mars dernier peut être un déclencheur ?
R: "Ca doit être un déclic. Même si c'est un tournoi amical, ce qu'on a fait ce n'est pas passé inaperçu. Maintenant il faut garder beaucoup d'humilité parce que c'est un tournoi amical. Les Etats-Unis étaient en pleine préparation, les Anglaises aussi... Même si on doit s'appuyer dessus, aujourd'hui on va être attendu vis à vis de ça. (L'Euro) est une compétition beaucoup plus longue, il y a beaucoup plus de matches. On doit être capable de faire la même chose sur une plus longue durée."
Propos recueillis par Yassine KHIRI.