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"El Loco" est de retour. Un an après avoir quitté Marseille à la surprise générale, Marcelo Bielsa va de nouveau s'asseoir sur un banc de touche, celui de la Lazio Rome, un club endormi que le génial Argentin va s'efforcer de réveiller.
L'entraîneur Argentin, qui aura 61 ans le 21 juillet, arrivera samedi avec son staff dans la capitale italienne, a annoncé mercredi la Lazio. Le précédent chapitre de l'aventure européenne de Bielsa s'était refermé il y a un peu moins d'un an au Vélodrome, un soir de défaite de Marseille face à Caen lors de la première journée de Ligue 1.
En conférence de presse, l'Argentin analyse le match puis annonce qu'il quitte Marseille. Depuis, il est rentré chez lui, à Rosario, et l'OM est un champ de ruines.
A Rome, où son arrivée est accueillie avec enthousiasme et incrédulité par les tifosi de la Lazio, sa mission sera de réanimer un club qui sort d'une saison d'une grande tristesse: pas de jeu et peu de résultats, avec une 8e place en Championnat et une très courte aventure en Ligue des champions, finie dès les barrages.
A moitié vide toute la saison dernière, que ce soit avec la Lazio ou la Roma, le Stade Olympique va-t-il à nouveau bouillir comme l'a fait le Vélodrome lors de la saison marseillaise de Bielsa ?
En tous cas, alors que l'annonce officielle de son arrivée s'est faite longuement attendre, les Romains ont déjà découvert une partie des habitudes et obsessions de l'Argentin: comme à Marseille, la question de la durée de son contrat s'est posée et, selon les médias sportifs italiens, il n'a signé que pour une seule saison, avec un salaire en dollars.
Pendant les discussions liées à son contrat, Bielsa aurait de son côté visionné l'intégralité des matches de la Lazio la saison dernière, et il a pu constater qu'il avait du travail.
- Cohabiter avec Lotito -
Mais c'est sur la pelouse que la révolution Bielsa est désormais attendue. Intensité, pressing tout terrain, marquage individuel et 3-3-1-3, les grands principes du "Profesor" Bielsa sont connus.
A Rome, il devrait s'appuyer sur le talent de son compatriote Lucas Biglia et tentera de faire passer un cap aux quelques jeunes talents de l'effectif laziale, comme l'attaquant Keita Baldé ou le milieu offensif Felipe Anderson.
Même si la Lazio n'est pas riche, Bielsa devrait aussi demander l'arrivée de quelques renforts au mercato. Et dans l'avalanche de noms déversés quotidiennement par les médias sportifs italiens, on peut noter ceux de Florian Thauvin (Newcastle), Baptiste Aloé (Marseille), Wissam Ben Yedder (Toulouse), Mauricio Isla (Juventus) ou, plus improbable au vu de leur cohabitation difficile à l'OM, Romain Alessandrini.
Les expériences passées de Bielsa à Bilbao ou Marseille rappellent aussi qu'il peut être difficile pour les dirigeants d'accepter la carte blanche absolue que réclame l'Argentin sur les affaires sportives.
Dès lors, se pose déjà la question de ses rapports avec l'envahissant, interventionniste et mal-aimé président Claudio Lotito.
Mais en attendant, l'Italie du football se réjouit de l'arrivée de ce maître de la tactique, qui avait en revanche souvent été chahuté par les observateurs en France, pour ses habitudes, ses manies et son jeu peu conventionnel.
En Italie, on se souvient ainsi de la leçon de "calcio" proposée par Bielsa en mars 2015, quand il avait été invité à Coverciano, le Clairefontaine des Azzurri.
Pendant une heure et demie, vidéos et diapositives à l'appui, l'Argentin avait expliqué sa conception du football et les 28 schémas qu'il a identifiés. Maurizio Sarri (Naples), Rudi Garcia (ex-AS Rome), Rafael Benitez (ex-Naples) étaient dans la salle. Et au premier rang, le sélectionneur de l'Italie Antonio Conte n'en avait pas manqué une miette.