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© AFP/John MacDougall
L'entraîneur du Bayern Munich Pep Guardiola en Ligue des Champions face à Manchester City, le 10 décembre 2013 à Munich
Pep Guardiola a accueilli avec sérénité sa première défaite à la tête du Bayern Munich, hormis celle anecdotique en SuperCoupe d'Allemagne fin juillet, une occasion de ramener sur terre ses joueurs, surpris par Manchester City en Ligue des Champions (3-2) mardi.
"Vous avez bien lu: le Bayern a VRAIMENT perdu, ce n'est pas une erreur d'impression", titrait le quotidien populaire Bild mercredi, au lendemain de la défaite à domicile des tenants du titre.
Après dix victoires de suite en Ligue des champions - un record - et une série (en cours) de 40 matches d'affilée sans défaite en Bundesliga, personne ne croyait le Bayern capable de s'incliner sur sa pelouse face à un hôte anglais, qui plus est privé de plusieurs cadres.
Pourtant, cette équipe qui, selon la presse allemande, incarne "une nouvelle perfection" s'est effectivement vue trop belle et a semblé arrêter de jouer après avoir facilement mené 2-0 après un quart d'heure de jeu, ouvrant la voie à l'improbable succès des "Citizens" (2-3).
"Nous avons pris les choses à la légère, après avoir pris l'avantage au score, tout le monde a été un cran en-dessous", constatait le milieu offensif Thomas Müller. "En ce moment, nous sommes très confiants et à 2-0, on pouvait déjà se dire 'bon, maintenant, comment les choses pourraient-elles mal tourner ?' Et au final, nous avons perdu 3-2", a-t-il ajouté.
"Manchester était comme un boxeur sonné, nous avons juste oublié de le mettre KO", a résumé le patron Karl-Heinz Rummenigge .
La dernière défaite en C1 du Bayern remontait au mois de mars, lorsqu'il avait été battu (2-0) par Arsenal en 8e de finale retour. Il s'agissait également du dernier revers à domicile, toutes compétitions confondues.
Repoussoir de référence
Du haut de ces statistiques, l'exploit de City prend plus de valeur et la défaite pourrait laisser aux Bavarois un goût encore plus amer. Mais ce résultat semble faire les affaires de Guardiola.
"Une défaite, ça n'est jamais bon mais peut-être que ce club, l'entraîneur et l'équipe avaient besoin d'une défaite pour réaliser combien c'est difficile de gagner des matches, en Bundesliga comme sur la scène européenne", a déclaré le coach catalan, très détendu, après la rencontre.
Il affirme lire partout "le prochain match ? Pas de problème pour ce Bayern qui a tout gagné et possède une super équipe". Mais "non, non et non, c'est difficile", a-t-il insisté.
La défaite peut être synonyme de réveil pour ceux qui seraient tentés de s'endormir sur leurs lauriers, un risque auquel est sensible l'encadrement bavarois, comme en témoigne le coup de colère du directeur sportif Matthias Sammer, en début de saison.
"Notre jeu est en partie léthargique, on joue un football sans émotion", avait-il lancé après une victoire des Bavarois contre Hanovre (2-0).
Lundi, Guardiola s'était également plaint du peu d'implication en début d'entraînement de ses joueurs, tout auréolés d'une écrasante victoire (7-0) sur la pelouse du Werder Brême.
Le coach dispose désormais d'un repoussoir de référence pour remobiliser les Ribéry, Lahm et autres Götze s'ils étaient tentés de se laisser aller.
La défaite face à City a en outre l'avantage de survenir au moment le plus propice. Déjà qualifié, le Bayern n'a sportivement rien perdu dans cette histoire, d'autant qu'il est parvenu malgré ce revers à conserver la tête de son groupe.