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Le gouvernement a appelé dimanche la Ligue de Football Professionnelle (LFP) à tirer toutes "les conséquences" des violences de supporteurs bastiais qui ont fait 44 "blessés ou contusionnés" samedi soir parmi les forces de l'ordre en marge du match de championnat de Ligue 1 Bastia-OM.
Les ministres des Sports et de l'Intérieur, Najat Vallaud-Belkacem et Bernard Cazeneuve, rencontreront "dans les tout prochains jours" les responsables de la LFP, selon un communiqué commun.
Pour sa part, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, a fait savoir que la commission de discipline de la Ligue réclamerait au club "de nouvelles mesures restrictives (...) pour éviter la répétition de tels incidents".
Le club bastiais a d'ores et déjà exlu toute "responsabilité" dans les incidents qui se sont déroulés "en dehors du périmètre du stade", selon un communiqué. Aucun incident n'a eu lieu à l'intérieur.
Les premiers incidents se sont produits avant la rencontre, à l'extérieur du stade de Furiani (Haute-Corse) une centaine de supporteurs bastiais s'en prenant aux forces de police.
Peu après l'arrivée du bus des joueurs de l'OM sous des jets de bombes agricoles - utilisées pour effrayer les oiseaux- , un groupe d'une centaine de supporteurs bastiais a jeté des projectiles en direction d'une vingtaine de CRS positionnés à l'entrée du stade.
Les supporteurs bastiais ont également jeté des pierres, des barrières métalliques et des bouteilles en verre en direction des CRS avant que le service de sécurité du club ne parvienne à les calmer avec l'intervention de son président, Pierre-Marie Geronimi.
- Problèmes récurrents -
Des incidents ont de nouveau eu lieu après la fin de la rencontre, selon un témoin joint dimanche par l'AFP. "Une heure après le coup de sifflet final, une cinquantaine de supporteurs se sont dirigés vers l'endroit où étaient cantonnés les CRS. Il y a eu alors des jets de bombes agricoles et de pierres en direction des forces de police. Les affrontements ont duré une vingtaine de minutes et ont cessé quand les CRS ont quitté les lieux", raconte ce témoin.
Selon lui "les incidents se sont déroulés derrière la tribune ouest du stade, à proximité de la petite gare de Furiani".
"Dix fonctionnaires des Compagnies Républicaines de Sécurité, 34 gendarmes mobiles ont été blessés ou contusionnés et huit d'entre eux soignés à l?hôpital", a annoncé dimanche le ministère de l'Intérieur tandis que M. Cazeneuve réclamait la "détermination (des) responsables concernés, aux plans local et national, pour mettre un terme à ces comportements violents".
Il n'y a pas eu d'interpellations sur place, mais il y en aura "probablement dans les jours qui viennent", a prévenu une source proche du dossier.
"Il y a des problèmes de façon très récurrente avec les supporteurs bastiais. Ils sont remuants", selon une source policière qui évoque notamment le groupe de supporteurs "Bastia 1905".
- Matches Marseille-Bastia risqués -
Les matches entre Marseille et Bastia sont toujours jugés à risques. L'an passé, les déplacements de supporteurs avaient été interdits pour les deux rencontres entre ces clubs. Pour la rencontre de samedi soir, les déplacements individuels de supporteurs marseillais avaient été interdits par la préfecture, seul celui organisé par l'OM, soit 90 personnes, encadrées à l'arrivée et au départ, avait était autorisé.
En avril, la préfecture de Haute-Corse avait interdit aux supporteurs du club voisin de l'AC Ajaccio de se rendre à Furiani pour le derby entre les deux clubs.
La saison passée, le championnat de Ligue 1 avait connu des violences, notamment en novembre, quand huit stadiers de l'Allianz Arena de Nice avaient été blessés avant un match contre Saint-Etienne. En septembre 2013, des rixes avaient opposé supporteurs messins et nancéiens en Ligue 2.
Par le passé, le stade de Furiani a été à plusieurs reprises le théâtre d'incidents entre supporters et forces de l'ordre. Des échauffourées avaient fait une dizaine de blessés légers parmi les policiers et les supporters en septembre 2012. En mars 2013, lors d'un match Bastia-Ajaccio en L1, 1-0, des incidents entre supporteurs des deux clubs avaient fait sept blessés légers.
En 1992 une tribune s'était effondrée lors d'un match Bastia-OM causant la mort de 18 personnes.