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© AFP/FRANCK FIFE
Le président de Bastia Pierre Marie Geronimi (c) arrive à la LFP pour être entendu par la commission de discipline, le 20 avril 2017
Des points après les poings? Bastia, lanterne rouge, a bien conscience de s'être "tiré une balle dans le pied" avec les débordements contre Lyon dimanche dernier. Après les premières sanction de jeudi soir et avant celles, sans doute plus lourdes, attendues le 4 mai, il faut rejouer, samedi à Bordeaux (20h00).
Une semaine après les graves incidents qui ont entraîné l'arrêt de la rencontre contre l'OL, le "Sporting", 20e et dernier avec trois longueurs de retard sur le premier non-relégable, ne sait pas trop sur quel pied danser.
Si, face caméra, tout le monde assure que le chaos de dimanche n'a pas eu de conséquences sur la préparation de cette 34e journée, il est impensable d'imaginer que le moral du groupe n'a pas été atteint. Celui des supporters l'est en tout cas.
"Nous avions tout pour nous sauver et quelques idiots ont tout gâché, peste Louis, abonné depuis plus de trente ans. Nos concurrents directs avaient perdu, Lyon avait envoyé l'équipe B et nous on se tire une balle dans le pied. Comment ne pas être frustrés?"
Une frustration partagée également par les joueurs. Notamment ceux du cru.
Jeudi, le gardien Jean-Louis Leca et le capitaine Yannick Cahuzac faisaient ainsi partie de la délégation corse reçue par la commission de discipline de la LFP. Les deux hommes tenaient à être présents pour défendre les intérêts de leur équipe et des salariés du club. Car l'instance disciplinaire du foot pro pourrait sanctionner le club corse d'un match perdu sur tapis vert contre Lyon, ou d'un retrait de points (le retrait d'un point avec sursis frappe déjà le club depuis les cris racistes sur Balotelli).
- "Les caméras sur nous"... -
Voilà donc pour deux joueurs un aller-retour express à Paris au c?ur d'une semaine très lourde, en pleine préparation d'une rencontre couperet, où les regards seront braqués sur un club corse prompt a dégainer la rengaine du mal aimé après cet énième incident.
"Les caméras sur nous, on ne connaît que trop bien, peste-t-on dans les bureaux du club. Certes, ce qui s'est passé dimanche est scandaleux et inadmissible. Mais la France du foot a la mémoire courte car à Nice, il y a trois ans, nous avions vécu la même chose et le traitement médiatique fut bien plus tendre".
Entre colère, frustration, inquiétude, tristesse, c'est un véritable cocktail de sentiments qui inonde la maison bastiaise. Mais malgré les premières sanctions infligées par la commission de discipline -suspension de Furiani à titre conservatoire en attendant le verdict définitif le 4 mai-, personne ne veut baisser les bras au club.
A commencer par l'entraîneur Rui Almeida qui a balayé toutes les questions autour de la fermeture du Stade Armand-Cesari: "Je ne suis concentré que sur Bordeaux. Je ne penserai au match face à Rennes que samedi soir à 22 heures".
- "nous devons y croire" -
Un match que les Corses disputeront donc sur terrain neutre et à huis-clos. Un handicap loin de déstabiliser le Portugais. "Pour moi, terrain neutre, ça veut dire jouer à domicile", lâche-t-il en référence à sa saison dernière où il avait joué tous ses matches de L2 avec le Red Star à Beauvais.
Du côté du vestiaire, on joue la carte de la concentration et de l'espoir. Tant que le couperet de la décision définitive de la commission de discipline de la LFP ne tombe pas, Bastia a toujours son destin entre les mains.
"Nous ne pouvons pas contrôler ce que va décider la Ligue, analyse Almeida. La seule chose que nous contrôlons, c'est le terrain. Nous nous devons d'y croire et de transmettre cet espoir à tous nos supporters, à toute une île. Le Sporting peut rester en L1".
En attendant le jugement... les Corses sont condamnés à s'imposer chez les Girondins pour entretenir la flamme.