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© AFP/Josep Lago
Le nouvel entraîneur du FC Barcelone Tito Vilanova au centre d'entraînement du Barça, le 14 août 2012
Propulsé entraîneur de l'équipe première après la décision de Guardiola de quitter le Barça à la fin de la saison 2011-12, Tito Vilanova, jusqu'ici adjoint de "Pep", doit désormais relever un défi de taille: se montrer un digne successeur.
Même s'il a largement participé aux succès des quatre dernières années du Barça en tant que second, Vilanova a en effet changé de planète. Lui qui était jusqu'ici habitué à rester dans l'ombre de "Pep" se voit désormais projeté en pleine lumière.
Difficile de dire pour l'instant si cet homme discret de 42 ans, à la mine un rien timide mais aux gestes décidés, s'adaptera sans peine à ce changement de dimension.
Habile communiquant, ce Catalan natif de Bellcaire d'Emporda a en tout cas déjà pris soin de fuir toute comparaison avec Guardiola. "Je ne cherche à me comparer à personne, je cherche simplement à bien faire mon travail.", a-t-il ainsi déclaré très humblement lors de sa présentation à la presse en juillet.
Loin de prétendre vouloir faire mieux que son prédécesseur, Vilanova insiste au contraire pour se situer dans son sillage. Et revendique, à juste titre, sa part dans les quatorze titres acquis en l'espace de quatre ans.
"J'ai la grande chance de sentir que j'ai apporté ma pierre aux succès de ces dernières années", explique-t-il calmement.
Il n'empêche: si les "quatre glorieuses" du Barça ont bien été construites à deux, Vilanova ne pourra désormais plus se cacher derrière la figure tutélaire de Guardiola.
Au contraire, confronté à l'obligation de relancer le Barça après une dernière saison un peu plus décevante - un titre de Liga cédé au Real Madrid et un échec en demi-finale de la Ligue des Champions face à Chelsea - "Tito" a désormais la lourde tâche de démontrer que les Blaugrana ne sont pas en fin de cycle.
Pur produit du Barça
Sur le plan des connaissances footballistiques, l'homme semble armé: déjà formé au Barça en tant que joueur, cet ancien milieu de terrain y est ensuite revenu dès 2007 à la demande de Guardiola pour que tous deux prennent en main le Barça B, puis l'équipe première un an plus tard.
Mais le profil de "Tito", nettement plus lisse que celui d'un Guardiola au passé de joueur reconnu de tous, pourrait a priori faire naître quelques doutes.
© AFP/Josep Lago
Les Barcelonais Lionel Messi
et Gerard Pique
discutent pendant un match de Liga espagnole, le 19 février 2012 au Nou Camp
Vilanova aura-il suffisamment d'autorité pour recadrer Piqué ou persuader Messi de jouer davantage dans l'axe, comme l'avait fait Guardiola? Pas sûr, même si l'homme a plus de ressources qu'on ne croit.
En témoigne par exemple sa décision de prendre les rênes du club catalan moins d'un an après s'être fait opérer d'une tumeur à la glande parotide, intervention depuis laquelle cet homme de taille moyenne a gardé une silhouette amincie.
"Peut-être qu'en comparaison de ce que j'ai traversé, entraîner le Barça sera un jeu d'enfant", a-t-il d'ailleurs ironisé récemment.
Mais Vilanova a aussi livré involontairement un petit échantillon de son caractère à un autre moment: en répliquant par une poussette au fameux doigt dans l'oeil que lui avait mis l'entraîneur du Real Madrid José Mourinho en août 2011, lors de la Supercoupe d'Espagne.
Si Vilanova se garde bien de se vanter de cet accrochage - "la plus grande punition sont ces images qu'on pourra toujours voir" - ce précédent a au moins le mérite de lui avoir donné une certaine consistance vis-à-vis de la bête de scène qu'est Mourinho.
"The Special One", ou plutôt "the Only One" comme il s'est rebaptisé, a ainsi admis "s'être trompé ce jour-là", présentant ses excuses au nouvel entraîneur du Barça. De quoi donner un peu plus d'épaisseur à un Vilanova qui sera fatalement amené à riposter aux piques médiatiques du grand méchant Mou.