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"On est sereins, mais révoltés par les procédés de la Fifa": Me Thibaud d'Alès, avocat de Michel Platini , dénonce auprès de l'AFP une "instrumentalisation du calendrier" au détriment de son client, après le rejet mercredi de l'appel de sa suspension.
Q: Quelle est votre première réaction ?
R: "Enfin une décision a été rendue. Et elle nous permet d'aller au tribunal arbitral du sport. On est sereins mais révoltés par les procédés de la Fifa. C'est proprement hallucinant. La décision de rejeter l'appel a été prise le 3 novembre et nous a été notifiée le 18 novembre. Pendant ces 15 jours, nous n'avons pas pu aller devant le TAS. Jusqu'ici Michel Platini a toujours voulu se montrer respectueux des procédures internes à suivre à la Fifa. Mais là, quand on vous démontre qu'on se moque de vous... On va arrêter l'angélisme. Il y a une volonté de perturber et de retarder la campagne pour la présidence à la Fifa de Michel Platini . C'était assez subtil jusqu'ici, là c'est comme le nez au milieu de la figure. Ou alors c'est une incompétence au delà de l'imaginable".
Q: On sent un changement de ton chez vous...
R: "On se demandait pourquoi il n'y avait pas de décision, on se disait soit +il n'y a plus personne dans l'avion Fifa+, soit +ils ne sont pas d'accord au sein de la commission d'éthique+, soit +il y a une instrumentalisation du calendrier+. C'est clairement la troisième réponse. Nous avons eu 48 heures pour faire appel, interjeté le 10 octobre. Il leur fallu un mois et huit jours pour y répondre. Sans oublier que là, il ne s'agit que de l'appel sur la suspension provisoire. L'appel déposé sur le fond du dossier n'a toujours pas été examiné".
Q: Que reprochez-vous encore à la Fifa ?
R: "Il a fallu que nous répondions en 36 heures à une liste de 72 questions (de la commission d'éthique). Et une fois que nous l'avons fait, on nous a donné un délai supplémentaire de 5 jours pour y répondre... Et puis la Fifa rejette l'appel de M. Blatter le même jour. Il y a clairement la volonté de faire l'amalgame entre les deux".
Q: Espérez-vous une réponse rapide du TAS ?
R: "Oui, d'ici 15 jours, à la fin du mois de novembre".
Q: Sur le fond, restez-vous optimiste ?
R: "Nous sommes plus que jamais optimistes. Les accusations se déplacent. Ils n'ont aucune preuve. Ils renversent la charge en nous disant: +M. Platini n'a pas fait la preuve de....+. Mais c'est à eux de faire la preuve d'une infraction".
Q: Sur le fond, vous attendez-vous à une sanction ?
R: "C'est probable, ce sont les mêmes juges qui ont pris la décision sur la suspension provisoire qui vont trancher sur le fond. Mais Michel Platini est déterminé à faire la preuve de sa bonne foi et de son innocence. Nous sommes prêts à cet autre combat".
Q: Cette semaine, M. Platini s'est rendu au siège de l'UEFA pour une minute de silence après les attentats de Paris. Or pendant sa suspension il ne devait pas s'y rendre. Craignez-vous une sanction pour cela ?
R: "Ce serait le comble du cynisme pour une commission qui se fait appeler +d'éthique+. C'était un geste tellement spontané de sa part. Il nous a dit +c'est mon pays, je suis meurtri, j'y vais+".
Propos recueillis par Philippe GRELARD