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© AFP/BEN STANSALL
Arsène Wenger, le 14 février 2017, à Londres
"Au revoir Arsène". La Une du Sun résume le sentiment dominant en Angleterre après la déroute à Munich en Ligue des champions (5-1): il est désormais impossible pour Arsène Wenger de rester aux commandes d'Arsenal la saison prochaine.
"C'est la fin de la partie pour Wenger", juge le tabloïd, alors que le contrat du technicien français, en poste depuis plus de vingt ans, arrive à terme en juin.
Pour l'ensemble de la presse, l'Alsacien doit partir. L'humiliation bavaroise étant celle de trop pour une équipe incapable de passer le cap des huitièmes de finale depuis 2010 et déjà sortie deux fois par le Bayern au même stade, en 2013 et 2014.
"Souffrances après souffrances après souffrances: c'est l'histoire récente de Wenger, seulement soulagée par un roman domestique à peine plus réjouissant", écrit le Mirror. Et de s'interroger: "Il reste une question. Elle a sans doute été trop posée pour qu'elle puisse même encore avoir un sens, mais la voilà quand même: comment pourrait-il survivre à ça?"
"Cela ressemble à un mauvais film... que nous avons déjà vu", note de son côté le Telegraph. Même veine cinéphile pour le Times, qui titre "Le Jour sans fin", du nom de ce film américain où le héros incarné par Bill Murray est condamné à revivre sans cesse la même (mauvaise) journée.
- 'Effondrement de rare proportion' -
Arsenal va encore finir l'année sans titre d'importance, comme depuis son dernier sacre national en 2006. Cette saison, le retard de dix points sur le leader Chelsea semble insurmontable et en C1, il ne fait aucun doute que les "Gunners" sont déjà éliminés.
"Le match retour est le 7 mars, mais ils feraient une faveur à tout le monde en abandonnant dès maintenant", espère le Sun, qui prévoit déjà "une bordée d'insultes à Gander Green Lane", le petit stade de Sutton United où Arsenal doit disputer le cinquième tour de la Coupe d'Angleterre lundi soir.
Encore une fois, note le tabloïd, "Arsenal s'est écroulé comme un château de cartes". "Un effondrement de rare proportion" pour le Guardian, qui remarque que "le monde tend vers l'entropie (chaos, désorganisation, NDLR), mais généralement pas à cette vitesse". Cette débandade reste "la meilleure preuve" que ce "trop vulnérable" Arsenal est "simplement incapable de déranger des équipes aussi sûre d'elles que le Bayern".
Une opinion partagée par le Times: "Au final, le blâme revient à Wenger, qui a bâti une équipe trop gentille avec trop peu de leaders (...) Les vieux +Invincibles+ auraient réagi, pas les nouveaux +Invisibles+. Ils ont disparu sans laisser de trace en seconde période."
- 'Dans le gouffre' -
La presse ne se contente pas d'attaquer l'apathie des "Gunners", elle cloue au pilori des choix tactiques calamiteux.
"Surclassé, dominé... Paumé, dégonflé, Arsenal est maintenant le souffre-douleur de l'Europe", estime le Mirror, avant de pointer "des dernières tactiques (qui) n'ont pas leur place à la table des grands d'Europe."
Le Telegraph découpe le côté gauche: Wenger pensait-il vraiment que Gibbs et Iwobi offraient de meilleures garanties que Monreal et Welbeck pour contrecarrer le duo Lahm-Robben?
Le Times, lui, s'attarde sur la performance d'un Özil, réduit au rôle de "passager", et sur l'"extraordinaire erreur de jugement" de Wenger de l'avoir titularisé puis laissé sur le terrain alors que l'Allemand n'arrivait manifestement à rien. Comme toute l'équipe du reste.
Les chiffres sont formels, 74% de possession munichoise, 19 tirs et 784 passes (90% de réussite). En face, c'est famélique: 26% de possession, 5 tirs, 271 passes.
Et le Times d'espérer que les dirigeants londoniens "se réveillent et empêchent les somnambules de Wenger de se précipiter dans le gouffre". "S'il ne part pas, sa réputation sera ternie à jamais", assène le journal.
Même Martin Keown, pourtant l'un des grands soutiens de Wenger, a lâché son ancien entraîneur: "Ça devient embarrassant", regrette-t-il. "J'ai mal pour lui (...) Mercredi soir, il a dû réaliser que la décision (de partir) devait être prise."