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© AFP/Justin TALLIS
L'entraîneur d'Arsenal Arsène Wenger lors d'un match contre Everton, le 21 mai 2017 à l'Emirates Stadium
Fans à bout de nerfs, absence de la Ligue des champions, naufrage contre le Bayern Munich, mais l'histoire continue: Arsène Wenger a été prolongé mercredi pour deux saisons à la tête d'Arsenal avec l'ambition de redresser la barre après une saison en pleine tempête.
Si la septième victoire en Coupe d'Angleterre samedi a permis à Wenger, 67 ans, de redorer un peu son blason, il n'en reste pas moins que le manager doit refaire du club un candidat crédible au titre s'il veut s'offrir des adieux digne de son palmarès dans deux ans.
D'autant plus que sans participation à la lucrative C1 la saison prochaine, aucun faux pas ne sera pardonné à Wenger, arrivé en septembre 1996 !
Et la responsabilité du navire reposera uniquement sur ses épaules: l'idée d'un directeur sportif pour épauler le Français, un moment avancée par les dirigeants selon la presse britannique, n'a pas abouti pour le moment.
En terme d'image, le propriétaire Stan Kroenke a pris un risque en prolongeant l'expérimenté technicien: l'Alsacien a été sévèrement critiqué, certains fans allant jusqu'au boycott de l'Emirates Stadium, et les résultats ont été encore une fois en dessous des attentes.
"Arsène est la meilleure personne pour nous aider" à remporter la Premier League, a jugé Stan Kroenke mercredi.
"Nous avons regardé en face les vérités gênantes, les faits désagrables, pour trouver comment nous améliorer" a expliqué le directeur du club, Ivan Gazidis, sur le site du club. "Je suis convaincu que nous avons la bonne personne pour ça."
"Je crois que dans le football (...), si vous ne renvoyez par votre manager, vous êtes considéré comme peu ambitieux. C'est absurde. (...) Vous ne renvoyez pas les gens de classe internationale, vous ne renvoyez pas les gens déterminés à s'améliorer", a insisté le dirigeant, laissant ouverte la porte à des améliorations "sur et en dehors du terrain", "dans les mois à venir".
-'Grande classe'-
"Cette fois ça va se terminer dans les larmes", a de son côté jugé le quotidien populaire The Sun qui, comme bon nombre de supporteurs, ne voit pas en Wenger l'homme du rebond. "Il y aura encore plus de douleur et encore plus de la même chose. Dissension, frustration, humiliation. A la façon d'Arsenal."
"Wenger risque de perpétuer le même vieux cercle vicieux", a abondé The Guardian, craignant une nouvelle levée de bouclier chez les fans.
Le club, dont le dernier titre remonte à 2004, ne s'est pas mêlé à la lutte en Premier League cette saison et a été éliminé pour la septième année consécutive dès les huitièmes de finale de la C1.
Mais en fin de saison, après avoir connu leur "pire période depuis des années", les "Gunners" ont redressé la barre, en passant à un système à trois défenseurs.
Pour lutter avec les autres membres du "Big Six", Wenger voudra prolonger "l'état d'esprit spécial" du printemps. Reste que les chantiers et les écueils sont nombreux.
"Avec un ou deux renforts, on aura notre mot à dire la saison prochaine", avait assuré Wenger samedi. Des renforts de "grande classe", a-t-il précisé mercredi: "Je crois que notre effectif est vraiment fort et nous ne chercherons que des joueurs de tout premier plan qui peuvent nous aider dès maintenant."
-'Perdre quelques joueurs'-
Les fans, eux, réclament le grand ménage, car ils sont fatigués de voir des "gendres idéaux", voire des "lâches" comme les avait qualifiés l'ancienne vedette de Liverpool Jamie Carragher . Et ménage il y aura si l'on en croit les propos de Wenger: "Nous avons un effectif lourd, donc nous allons peut-être perdre quelques joueurs."
Wenger aura deux choix cruciaux à faire rapidement, ses deux vedettes Alexis Sanchez et Mesut Özil arrivant en fin de contrat dans un an. Le Chilien, qui fait l'unanimité mais que les médias disent courtisé par Manchester City, le PSG et le Bayern, n'a pas l'air pressé de prolonger.
Si Wenger affirme que le club peut le retenir jusqu'au terme de son contrat, Arsenal prendrait alors le risque de voir partir son meilleur buteur pour rien.
Quant au très critiqué Özil, il a semblé renaître dans le nouveau dispositif de Wenger. Assez pour rester?
D'autres "Gunners" pourraient rebondir ailleurs: les contrats de Ramsey, Mertesacker, Oxlade-Chamberlain, Gibbs et Jenkinson se terminent dans un an. Seront-ils les hommes du redressement?