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Absents du Mondial-2014, secoués par les critiques et les polémiques, les arbitres français tentent de remonter la pente depuis un an et demi et le lancement d'une réforme qui doit porter ses fruits dès 2016, où ils devront être présents à l'Euro.
Adoptée en juin 2013, cette réforme voulue par le président de la fédération (FFF) Noël Le Graët et incarnée par le directeur technique (DTA) Pascal Garibian, est intervenue dans une période de fortes turbulences et de doutes quant à la valeur des "sifflets" français.
L'illustration la plus cruelle a été l'absence au Mondial de Stéphane Lannoy, seul candidat français, mais les avis tranchés de techniciens étrangers ont aussi marqué les esprits.
Leonardo, ex-directeur sportif du PSG, le 11 novembre 2012: "Je ne sais pas s'ils se préparent pendant la semaine, s'ils regardent les matches, si quelqu'un contrôle. Mais il me semble qu'il n'y a pas trop de préparation".
Leonardo encore, le 5 mai 2013: "Vous devez vous préparer mieux !"
Leonardo Jardim, entraîneur de Monaco, le 27 septembre 2014: "L'arbitrage français, je le découvre. A mon souvenir, il n'y a pas de grand arbitre reconnu au niveau international".
Alors, comment se préparent nos arbitres ?
- Communication ouverte -
Après des années de "tout physique", les hommes en noir ont été invités à se montrer plus préoccupés par le jeu et le contact avec les acteurs, Pascal Garibian évoquant des arbitres "facilitateurs de jeu" et la nécessité de travailler sur "l'intelligence émotionnelle".
"Nous souhaitons que les arbitres soient au service du jeu. Se +hâter lentement+, analyser la situation, faire le tri entre une micro-faute et celle qui a une conséquence sur le jeu", avait expliqué le DTA à l'AFP en début de saison.
Les arbitres bénéficient également d'une nouvelle plateforme vidéo (I-Foot) sur laquelle ils ont accès à des centaines de matches et à des milliers de séquences vidéo pour préparer leurs rencontres.
A l'initiative de M. Garibian, et malgré le scepticisme de Noël Le Graët sur ce point, les arbitres ont aussi opté pour une communication plus ouverte, apparaissant sur quelques plateaux télé ou venant parfois après les matches commenter bonnes ou mauvaises décisions.
Depuis le début de saison, quelques incidents ont eu lieu mais l'arbitrage a été plutôt épargné par les grosses polémiques.
La plus importante a eu lieu lors de Lens-PSG, quand Nicolas Rainville a expulsé trois joueurs, dont le Parisien Cavani pour avoir mimé un tir de fusil en direction du public puis avoir touché son bras.
- Jeune génération -
Pour le reste, que ce soit lors de l'expulsion injustifiée du Marseillais Imbula par M. Turpin face au PSG, quand l'entraîneur de Bordeaux Willy Sagnol a vivement regretté le carton rouge adressé par M. Chapron à André Poko contre le PSG ou lors des critiques du Bastiais François Modesto face au langage utilisé par M. Varela, la situation est restée sous contrôle.
Mais l'enjeu se situe au-delà du nécessaire apaisement des relations en L1: le véritable horizon est l'Euro-2016 en France, où l'absence d'un sifflet Bleu serait une catastrophe.
Pour l'éviter, les patrons de l'arbitrage ont choisi de miser sur la jeune génération, incarnée par Clément Turpin (32 ans), Ruddy Buquet (37 ans), Antony Gautier (37 ans) ou Benoît Bastien (31 ans).
Mais alors que Stéphane Lannoy, atteint par la limite d'âge (45 ans), a quitté la liste Elite de l'UEFA, celle qu'il faut intégrer pour arbitrer à l'Euro, aucun sifflet français ne l'a remplacé.
"Ca n'est pas un désaveu mais une question de temps. Turpin et Buquet découvrent la Ligue des Champions. Ils doivent acquérir encore plus d'expérience et de maturité au très haut niveau. Cela demande temps et patience", explique Pascal Garibian à l'AFP, se disant "convaincu que nos arbitres seront à l'Euro."
En plus de la L1, les jeunes sifflets français doivent donc également briller sur les terrains internationaux, où leur blason doit aussi être redoré. Car contrairement aux Bleus de Didier Deschamps , les arbitres ne sont pas qualifiés d'office pour l'Euro.