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© AFP/Paul ELLIS
Claudio Ranieri, l'entraîneur de Leicester, lors de la réception d'Everton, le 26 décembre 2016 au King Power Stadium
Leicester ne s'est jamais remis de la fête: Claudio Ranieri a été licencié par les "Foxes" jeudi soir, neuf mois seulement après avoir fait entrer le petit club dans l'histoire en décrochant son premier titre de champion d'Angleterre.
Au lendemain de la défaite honorable contre Séville (2-1) en huitième de finale aller de la Ligue des champions, compétition que dispute le modeste club anglais pour la première fois, Ranieri (65 ans) a fini par payer la calamiteuse première partie de saison de Leicester.
Après avoir savouré son sacre, le club des Midlands, au centre du pays, n'y arrive plus et pointe à une dangereuse 17e place, un point seulement au-dessus de la zone de relégation.
Cette saison, la recette Ranieri ne fonctionne plus. S'il a pu compter sur le mental sans faille de son effectif, tout au long de la saison passée, l'Italien n'a pas su instiller l'esprit combattant qu'il aime tant et dont le modeste club a besoin pour survivre.
"Son statut d'entraîneur le plus glorieux de Leicester City n'est pas remis en question. Mais les résultats cette saison ont placé le club sous la menace et le Comité directeur, même s'il répugne à le faire, pense qu'un changement de leadership est nécessaire dans l'intérêt du club", ont écrit les Foxes dans un communiqué.
- 'La survie' -
"Sa chaleur, son charme et son charisme ont changé la perception autour du club et l'ont aider a grandir", a réagi le vice-président Aiyawatt Srivaddhanaprabha. "Nous ne nous attendions pas à ce que les fantastiques accomplissements de la saison passée soit renouvelés cette saison. Notre seul objectif est la survie en Premier League dès le début de cette saison. Mais nous faisons face à un rude combat pour atteindre cet objectif et nous pensons qu'un changement améliorera nos chances à l'approche des treize dernières journées."
"Je dois reparler avec mes joueurs. Nous devons nous battre sur chaque match", avait explosé Ranieri après l'humiliation (3-1) contre le petit club londonien de Millwall (D3) en Coupe d'Angleterre le week-end dernier. "+Qui veut se battre? Dites moi.+ J'ai besoin des soldats, j'ai besoin des gladiateurs. (...) La saison dernière, nous avons gagné grâce à ça."
Mais ses joueurs ont dit stop et les Foxes, qui ont seulement cinq victoires en championnat après 25 journées, ont maintenant perdu lors des cinq dernières journées. Et la presse britannique se faisait le relais de dissension entre le souriant entraîneur et ses cadres depuis quelques semaines.
Seul rayon de soleil, la C1, alors que les Foxes ont trouvé les ressources pour sortir des groupes et s'offrir même un chance de se qualifier pour les quarts de finale de la compétition reine.
- 'Boum' -
Reste qu'avant son sacre, l'Italien se traînait une solide réputation de loser, notamment en Angleterre où il a entraîné Chelsea durant quatre saisons (2000-2004) sans remporter de titre - même s'il a aussi conduit le club période pré-Abramovitch jusqu'en demi-finale de C1 à la 2e place du championnat en 2004.
Passé par Monaco, où il n'avait pas été prolongé malgré un bon bilan (un titre de L2 puis une 2e place en L1 derrière l'intouchable PSG), et la Grèce, il avait atterri le 13 juillet 2015 à Leicester.
Cela avait tout du pari hasardeux, d'autant qu'il y remplaçait Nigel Pearson, propulsé héros de la fin de saison précédente en arrachant un improbable maintien. Mais le débonnaire italien a déjoué tous les pronostics, pour offrir à Leicester son premier titre au club vieux de 133 ans.
Surnommé "Le Bricoleur" en Angleterre car il changeait en permanence l'équipe de Chelsea, Ranieri se fait très vite adopter par les Foxes, séduits par son côté tranquille et son ouverture d'esprit, alors qu'ils craignaient un tyran italien intraitable sur la tactique.
A mi-chemin entre le papy sympa et le doux mentor, l'ancien défenseur de devoir, malgré un visage sec et des lunettes sévères, a materné et protégé un effectif qui a fini par le lâcher.
"Le coeur n'y est plus, l'esprit indomptable évaporé", jugeait le Mirror mardi. "Ils reviennent sur terre avec un grand boum."