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Quatre jours après les attentats sanglants de Paris, l'équipe de France n'avait pas la tête au football et a concédé sa première défaite de la saison en Angleterre (2-0), mardi à Wembley lors d'un match amical marqué par un immense hommage aux victimes.
Comment se remobiliser après les terribles événements survenus dans la capitale et cette meurtrière soirée de vendredi? Arrivés avec un moral au plus bas et visiblement peu emballés par la tenue de la rencontre, les Bleus ont logiquement été dominés par la formation aux Trois Lions pour leur dernière sortie de l'année et repartent de Londres sur un revers amer après deux buts signés Dele Alli (39e) et Wayne Rooney (48e).
Le sélectionneur Didier Deschamps , apparu la veille en conférence de presse les traits tirés et particulièrement ému, ne tiendra sans doute pas rigueur à ses joueurs d'avoir brisé leur belle série de cinq succès d'affilée avant d'attaquer 2016 et de basculer dans la dernière ligne droite de la préparation de l'Euro.
Difficile de se concentrer pour une échéance sportive dans ces conditions. Le choc et l'émotion causés par les attentats, dont trois se sont produits aux abords du Stade de France pendant la réception de l'Allemagne (2-0), ne permettaient pas d'aborder ce match dans une situation optimale.
Cet amical, maintenu par la volonté de la Fédération française et de son président Noël Le Graët en dépit de la réticence des joueurs, n'avait d'intérêt que par la cérémonie organisée avant le coup d'envoi en hommage aux victimes. Celle-ci fut à la hauteur du drame parisien avec une Marseillaise reprise à tue-tête par le public de Wembley et une minute de silence intense et émouvante.
- Sans ressources et sans envie -
Deschamps avait d'ailleurs procédé à cinq changements par rapport aux vainqueurs des champions du monde, alors qu'il souhaitait au départ tester son équipe-type pour les deux rencontres au programme de ce mois de novembre.
Mais il a préféré faire souffler quelques cadres, notamment les deux joueurs touchés directement par les attaques, Lassana Diarra , qui a eu la douleur de perdre une cousine, et l'attaquant Antoine Griezmann , dont la soeur est sortie indemne du massacre perpétré au Bataclan.
Résultat: les Bleus se sont faits gentiment balader par l'Angleterre, peu vaillante depuis une dizaine d'années mais auteur d'une belle campagne de qualifications.
Le second but est ainsi symptomatique, puisqu'il est consécutif à une perte de balle au milieu de Paul Pogba , à peine entré en jeu.
Diarra et Griezmann ont aussi fait leur apparition en seconde période, mais le mal était déjà fait pour des Bleus sans ressources et sans envie, malgré une belle combinaison Pogba-Martial qui a failli faire mouche (64e).
Deschamps n'en voudra donc pas à ses troupes d'être passées à côté et de ne pas avoir eu la force d'évoluer à armes égales avec l'Angleterre. Ce match n'est pas de nature à remettre en cause leurs prestations convaincantes depuis septembre, même pas entachées par l'affaire Benzema.
Le sélectionneur, qui a vécu ces 4 derniers jours en vase clos avec ses joueurs, doit sans doute attendre impatiemment les deux rencontres de mars (Pays-Bas, Russie), ultimes répétitions avant la divulgation de sa liste pour l'Euro.