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© AFP/
L'attaquant de West Bromwich, Nicolas Anelka
, réalisant une "quenelle" lors du match de Championnat d'Angleterre contre West Ham, le 28 décembre 2013 à Londres
Nicolas Anelka , qui avait plaidé non coupable via Facebook pour sa "quenelle", considérée par certains comme un geste antisémite, a finalement rejeté jeudi les charges retenues contre lui par la Fédération anglaise (FA) et a demandé à être prochainement auditionné.
A l'expiration du délai accordé par l'instance au joueur (jeudi à 19h00 française, 18h00 GMT), la FA a donc annoncé que celui-ci avait nié toute conduite incorrecte. Il sera donc convoqué prochainement mais la date n'a pas été communiquée par la FA.
Fidèle à sa réputation, le joueur de West Bromwich Albion (WBA) avait annoncé la couleur et s'était défendu mercredi sur sa page Facebook, s'interrogeant sur la "légitimité" de l'expert anglais chargé d'analyser une polémique française, demandant ni plus ni moins à la FA... "d'enlever les charges" contre lui.
Mis lundi en accusation par la FA dans un document de 34 pages, Anelka pourra donc faire valoir son point de vue devant la commission indépendante de trois membres chargée de l'auditionner.
Il encourt une suspension d'au moins cinq matches, mais il n'y a pas de peine maximale.
Son avenir en question
Le règlement permet également à Anelka de faire appel s'il juge disproportionnée la sanction infligée.
Un tel cas de figure poserait néanmoins la question de son avenir comme joueur de WBA puisque, après avoir offert à Anelka un soutien de circonstance en garantissant son temps de jeu, son club a ensuite entrepris de modifier son positionnement.
Le contrat du joueur, recruté lors de l'été 2013, expire en juin et, selon The Times, WBA n'a pas l'intention de le prolonger. Même si rien n'a encore été décidé, le club pourrait même étudier les possibilités d'une rupture en cas de sanction alourdie, précipitant ainsi vraisemblablement la fin de carrière de l'enfant-terrible du foot français à 34 ans.
Mercredi, le quotidien anglais annonçait également que le club de Premier League avait prévenu son joueur qu'il ne lui accorderait aucun soutien financier s'il rejetait les charges. Auparavant, il lui avait demandé de ne plus agir ainsi.
En leur temps, Chelsea et Liverpool avaient pleinement soutenu John Terry et Luis Suarez , accusés de propos racistes.
WBA se retrouve contraint de prendre ses distances avec son joueur car sa "quenelle" a déjà eu des conséquences économiques.
Zoopla, une société d'annonces immobilières possédée en partie par l'homme d'affaires de confession juive Alex Chesterman, a ainsi décidé lundi de mettre fin à son contrat de sponsor maillot de WBA au terme de la saison.
Jeudi, d'autres partenaires financiers ne cachaient pas qu'ils réfléchissaient également aux suites à donner à cette affaire.
Soutien de Dieudonné
"Nous attendons de voir ce que la FA va faire", a ainsi reconnu Thomas Zimmerling, porte-parole de la compagnie textile Jack Wolfskin qui a encore un contrat de 18 mois avec le club. "S'il est reconnu coupable de comportement raciste, nous reconsidèrerons notre engagement avec WBA".
L'horloger Holler serait également dans l'expectative et attendrait pour voir s'il convient ou non de prolonger avec WBA un contrat qui court jusqu'à la fin de la saison.
De plus en plus seul, l'attaquant s'est donc fait son propre avocat sur ses réseaux sociaux, répétant "je ne suis ni antisémite ni raciste", traduisant sa "quenelle" réalisée le 28 décembre sur la pelouse de West Ham (3-3), comme une "dédicace" anti-système à son ami Dieudonné, l'humoriste-polémiste français qui en est l'inventeur.
Jeudi après-midi, le joueur avait reçu une nouvelle fois le réconfort bien encombrant de Dieudonné lui-même. " Nicolas Anelka a tout mon soutien bien évidemment, a ainsi assuré l'humoriste dans un entretien à Sky. Je le considère comme un frère en humanité. C?est-à-dire, c'est quelqu'un de très courageux, pour qui nous avons beaucoup de respect et d'admiration. C'est un prince pour nous."
La "quenelle" -un bras tendu vers le bas, l'autre bras replié touchant l'épaule- est au coeur d'une vive polémique en France et a été qualifiée de "salut nazi inversé" par la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme).