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Le sélectionneur anglais Sam Allardyce, le 3 septembre 2016 à Burton-Upon-Trent

A peine arrivé, déjà près de la sortie: le sélectionneur de l'Angleterre Sam Allardyce doit se défendre devant sa Fédération (FA) après avoir été piégé par le Daily Telegraph en train de révéler comment contourner les règles sur certains transferts, contre rétribution.

Un seul match dirigé, contre la Slovaquie (1-0) début septembre, et "Big Sam", nommé en juillet, doit déjà faire face à une enquête lancée par sa fédération, selon des révélations du Times.

Toujours selon le quotidien, Allardyce (61 ans), le président de la FA Greg Clarke et son directeur Martin Glenn doivent se rencontrer dans la journée.

L'affaire met la FA en grande difficulté: les "Trois Lions" doivent en effet affronter Malte en éliminatoires du Mondial-2018 dans onze jours (8 octobre). Mais Allardyce sera-t-il encore titulaire de son poste pour annoncer le groupe convoqué dimanche?

"Cela n'est pas approprié de préjuger de l'affaire", a expliqué Clarke au Times dans la nuit de dimanche à lundi. "Avec des choses comme ça, il faut prendre une grande respiration, et écouter tout le monde. Ensuite, vous pouvez vous faire une opinion sur ce qu'il faut faire."

Allardyce n'a toujours pas réagi. Quant à la FA, qui a demandé au Telegraph de lui "fournir tous les éléments en lien avec cette affaire", elle n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Le scandale a suscité de vives réactions en Angleterre. A commencer par la banche britannique de l'association anti-corruption Transparency International. Celle-ci réclame en "une enquête indépendante" pour maintenir un football "propre" en Angleterre.

- Conseils pour 400.000 livres -

"Pendant ces enquêtes, les organisations suspendent leurs employés contre lesquels les preuves sont crédibles", a insisté l'ONG, qui demande que cette affaire soit suivie par le Serious Fraud Office, le bureau du Procureur général chargé des cas de fraudes complexes et de corruption.

Dimanche soir, le Daily Telegraph a révélé, vidéo à l'appui, des propos très dérangeants de la part du nouveau sélectionneur.

Selon le journal, Allardyce explique à ce qu'il croit être un groupe représentant les intérêts d'investisseurs asiatiques comment il est possible de "contourner" les règles de la FA notamment en matière de tierce propriété (TPO).

Or la pratique, qui consiste pour un club à céder les droits économiques d'un joueur à un fonds privé en échange d'un futur partage du montant du transfert, est interdite en Angleterre depuis 2008.

Sauf que, les faux investisseurs sont en réalité des journalistes enquêtant sur la corruption dans le football anglais.

Pire pour Allardyce, il accepte de se rendre à Singapour et à Hong Kong afin de monnayer ses conseils pour une somme de 400.000 livres sterling (environ 461.000 euros).

- Risée sur Twitter -

Au cours de cette discussion, l'ancien entraîneur de Bolton et Newcastle s'est également moqué de son prédécesseur Roy Hodgson, qui a quitté son poste après la piteuse élimination contre l'Islande à l'Euro, le jugeant "trop indécis" dans sa gestion de la compétition.

Il a aussi égratigné sa fédération, avec qui il a signé un contrat de deux ans, qui a "dépensé 870 millions de livres (environ un milliard d'euros) de manière stupide" pour reconstruire le stade de Wembley, ainsi que son président, le Prince William, qui n'a pas assisté la semaine dernière à un événement à Londres concernant l'Euro-2020.

En attendant, la décision sur son avenir, Allardyce est la risée sur les réseaux sociaux. "Allardyce est en ce moment à Saint George Park (centre d'entraînement de l'équipe d'Angleterre, NDLR) en train de remplir des sacs de saucisses et de bacon avant de partir", écrit un Tweetos.

"Si Allardyce est viré, ce qu'il laissera comme héritage, c'est d'être le seul sélectionneur de l'Angleterre avec 100% de victoire", remarque un autre.

Enfin, le dessinateur du Telegraph, Matt, croque deux joueurs des "Three Lions" en train de parler après avoir encaissé un but: "Le sélectionneur fait honte au football anglais. C'est normalement le boulot des joueurs."

En juin, les Anglais avaient été éliminés par la modeste Islande en huitièmes de finale de l'Euro...