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© AFP/THE FA
Match amical organisé au palais royal de Buckingham entre deux des plus anciens clubs amateurs du royaume, le 7 octobre 2013
La "FA", Fédération anglaise de football qui fête ce samedi ses 150 ans d'existence, ce qui en fait la plus vieille fédération du monde, s'est lancée dans un vaste chantier qui vise à redorer le blason de l'équipe d'Angleterre.
Sur le "terrain", le nouveau patron Greg Dyke, nommé en juillet, est un homme heureux accaparé par les festivités qui ont déjà commencé, comme cet historique match amical organisé au palais royal de Buckingham entre deux des plus anciens clubs amateurs du royaume.
En coulisses, cet ancien dirigeant de la BBC livre pourtant un combat nettement plus féroce car, face aux critiques qui pleuvent en masse ces derniers temps, il a pris à bras le corps la question cruciale de la sélection aux Trois Lions qui, Euro après Mondial, glisse peu à peu dans l'anonymat sportif.
Malgré des générations de joueurs aussi talentueuses que celles de Lineker, Shearer ou Gerrard pour la dernière, finalement qualifiée au grand soulagement de tous pour le Mondial-2014, l'Angleterre n'a ainsi plus brillé depuis son unique titre mondial décroché à domicile en 1966.
Et, alors que son football fait partie des plus structurés en Europe, même ses sélections de jeunes peinent à sortir du lot.
Economiquement prospère, mais sportivement sur le déclin, la FA vient donc de jeter les bases d'un vaste et ambitieux programme de réflexion pour améliorer la formation de ses jeunes et surtout leur permettre de percer au plus haut niveau.
Alliance forcée avec la Premier League
Ce qui n'est toutefois pas sans poser de problème car la Fédération anglaise n'a, malgré sa bonne volonté, pas les moyens de mettre sur pied sa réforme sans s'allier à la puissante et relativement indépendante Premier League qui, au moins sur le papier, a "promis" de jouer le jeu.
© AFP/Paz Pizarro
Les étapes de la création de la Fédération anglaise de football et le football aujourd'hui en chiffres
Une étude récente vient ainsi de montrer que moins d'un tiers des joueurs de l'auto-proclamé "meilleur championnat" du monde, car il regorge de vedettes planétaires, était sélectionnable dans l'équipe d'Angleterre.
Car la Premier League "vend" chèrement son championnat au monde entier et assure de confortables retombées à ses clubs qui ont alors les moyens de briller sur le marché mondial des transferts.
Ce qui ne fait paradoxalement par les affaires des joueurs locaux, barrés autant par de vraies stars que par des joueurs étrangers qui n'ont parfois pas d'autre mérite que de coûter moins cher que les Anglais.
Car, comme ce qui est rare est cher, les Anglais sont une espèce en voie d'extinction et cela fait grimper les prix de joueurs parfois surcotés, comme Carroll transféré en 2011 contre près de 41 ME alors qu'il n'a pas fait grand chose de notable au niveau international.
Mourinho a même proposé son aide
Dernièrement, même Jose Mourinho a proposé de se porter au chevet de l'Angleterre en prodiguant ses conseils à un pays qui a fait de cette problématique un enjeu stratégique.
Actuellement, le projet se limite pourtant à une commission rassemblant des personnalités venant de l'ensemble des composantes du football anglais (grands noms, clubs, entraîneurs...) pour fédérer leurs idées avant d'éventuelles propositions.
Défendue par l'ancien sélectionneur Glenn Hoddle , membre de ladite commission, le serpent de mer des quotas de joueurs nationaux imposés aux clubs a rapidement resurgi.
Mais qu'en diront la Fifa et la Premier League elle-même?
Enfin, la question elle-même du choix des membres ne cesse de susciter des rancoeurs.
Certains se sont insurgés que, dans un ex-pays colonial, aucune personne de couleur n'ait voix au chapitre. La nomination express de Rio Ferdinand a permis de trouver la parade.
Mais les voix dissonantes ne se sont pas tues pour autant et maintenant les contestataires exigent que l'on fasse de la place aux femmes.