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Le sélectionneur de l'équipe d'Espagne Julen Lopetegui suit le match face à la Macédoine en qualif pour le Mondial-2018, le 12 novembre 2016 à Grenade
Attention travaux. L'Espagne et l'Angleterre, qui s'affrontent mardi (21h00) à Wembley, sont en pleine reconstruction cet automne après avoir été piteusement éliminées en huitièmes de finale de l'Euro-2016 en juin.
Si l'Espagne semble avoir trouvé son architecte pour les rénovations avec Julen Lopetegui, l'Angleterre se questionne toujours: doit-elle faire définitivement confiance à l'intérimaire Gareth Southgate?
La Roja a en tous cas bien fait de prendre de l'avance car l'heure est plus que jamais au changement.
Si Lopetegui a fait souffler un vent de fraîcheur depuis cet été, le voilà obligé d'aller encore plus loin dans le renouvellement mardi.
Et pour cause: l'Espagne doit innover en l'absence de nombreux cadres blessés, comme Andres Iniesta , les défenseurs centraux Sergio Ramos et Gerard Piqué ou Diego Costa.
Malmenée samedi contre la Macédoine en qualifications pour le Mondial-2018 (victoire 4-0), la jeune charnière Bartra-Nacho espère avoir une nouvelle chance mardi. Quant à Alvaro Morata, très maladroit en pointe, il pourrait être ménagé après avoir reçu un coup.
C'est dire si l'occasion est belle pour d'autres d'en profiter. A l'image du vétéran basque Aritz Aduriz, devenu samedi le buteur le plus âgé de l'histoire de sa sélection à 35 ans et 275 jours. Ou bien d'Ander Herrera (Manchester United), Iago Aspas (Celta Vigo) et Sergio Escudero (Séville FC), qui attendent leur première sélection.
"Nous avons confiance en nos joueurs, ils ont le talent, la personnalité et l'ambition nécessaires, ainsi que l'occasion de profiter de cette opportunité", a résumé Lopetegui samedi.
Avec le nouveau technicien, l'équipe championne du monde en 2010 a retrouvé l'allant perdu sur la fin du long mandat de Vicente Del Bosque (2008-2016). Etouffante au pressing, cette "Roja" n'a encaissé qu'un seul but sur ses cinq premiers matches, un penalty contre l'Italie (1-1). Et la finesse technique des Silva, Thiago Alcantara, Isco ou Koke fait la différence en attaque: 17 buts inscrits.
Face à l'Angleterre, que l'Espagne avait battue 2-0 en amical à Alicante il y a un an, la motivation ira de soi: Wembley, temple du football, est un "stade fantastique" a rappelé Dani Carvajal, désireux d'y jouer au moins une fois dans sa carrière.
-La solution Southgate?-
La mission prend une dimension monumentale en Angleterre, tant Wembley a subi de secousses. D'abord avec l'élimination par l'Islande pendant l'Euro-2016, puis en septembre avec le départ sur fond de scandale du nouveau sélectionneur Sam Allardyce après seulement 67 jours en poste.
© AFP/OLLY GREENWOOD
Le sélectionneur par interim de l'équipe d'Angleterre Gareth Southgate arrive au centre d'entraînement de Tottenham, le 14 novembre 2016
Et le temps presse, car l'actuel chef de chantier Southgate doit officiellement donner ses derniers ordres contre l'Espagne.
Le poli technicien a gentiment tapé du poing sur la table. Nommé provisoirement pour quatre matches, il semble convenir à la Fédération anglaise (FA). Si jusqu'à maintenant, il expliquait, pour ne pas faire de vague, "apprécier" son temps à la tête des "Trois Lions", il n'envisagerait visiblement pas maintenant de revenir diriger les moins de 21 ans anglais.
Southgate a demandé aimablement une réponse avant un mois: "C'est important pour moi de savoir ce que je vais faire après la mi-novembre. Nous avons l'Euro Espoirs à préparer et les seniors ont les prochaines journées des qualifications (pour le Mondial-2018 en mars, NDLR). Tout le monde veut savoir, j'imagine, d'ici la fin novembre ou mi-décembre où tout cela va. Et qui va être responsable de quoi."
Après trois matches, l'ancien défenseur peut se targuer d'un bilan correct: une victoire brouillonne contre Malte (2-0), un nul en Slovénie (0-0) et enfin un succès convaincant contre l'Ecosse vendredi (3-0).
L'intérimaire ou son successeur devront en tout cas statuer sur le cas Wayne Rooney , Southgate a choisi de le conserver comme capitaine et de l'installer en milieu offensif. Pour l'instant, l'attaquant, à la peine aussi avec Manchester United, n'a pas convaincu.
En mars, le duo de Tottenham Harry Kane-Dele Alli sera rétabli. A Liverpool, Daniel Sturridge et Adam Lallana cartonnent. Raheem Sterling est étincelant avec Manchester City et Jamie Vardy, muet en championnat avec Leicester, pourrait sortir de sa léthargie. Quelle sera alors la place de l'indéboulonnable Rooney?
Mais ce ne sera peut-être pas à Southgate de répondre à cette question.