Happy Birthday : |
Fragilisée par 3 défaites en 4 rencontres, l'équipe de France a relevé la tête en s'imposant sur la pelouse du Portugal grâce à Mathieu Valbuena en fin de partie (1-0), vendredi à Lisbonne dans un amical entaché par la grave blessure au genou de Nabil Fekir, victime d'une rupture des ligaments croisés.
Les dernières sorties du prochain hôte du CHAMPIONNAT D'EUROPE, avec notamment des revers face au Brésil (3-1), la Belgique (4-3) et l'Albanie (1-0), avaient laissé une telle impression de régression que ce succès chez l'une des puissances du continent, menée par la superstar Cristiano Ronaldo , est un véritable soulagement.
Un nouveau revers aurait forcément plongé les Bleus dans la crise et la sinistrose, jetant un sérieux voile sur leurs réelles capacités à être à la hauteur du grand rendez-vous de l'Euro en juin.
Mais les Bleus ont retrouvé au bon moment l'allant et l'élan de 2014, marqué par une place en quart de finale du Mondial et des victoires de prestige contre l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1), tout en renouant avec une grosse solidité défensive.
Deschamps peut dire un grand merci à Valbuena, auteur du but libérateur (85e), son 8e en 49 sélections. Relégué pour une fois sur le banc et victime de la promotion soudaine de Fekir, le nouveau joueur de Lyon a trouvé l'ouverture sur un magnifique coup franc en pleine lucarne, chassant les doutes et le scepticisme qui pointaient leur nez à dix mois de l'Euro.
- Fekir, la tuile -
Le Portugal, qui n'a plus battu les Bleus depuis 1975, a été victime du sursaut de tout un groupe et les contre-performances des derniers mois sont désormais à classer au rayon accidents.
Mais cette victoire a été ternie par la sortie prématurée de Fekir. Le Lyonnais, qui fêtait sa première titularisation en bleu, s'est fait mal tout seul et a dû quitter ses coéquipiers au bout de 13 minutes. Le diagnostic est tombé plus tard dans la soirée: rupture des ligaments croisés du genou droit avec une indisponibilité qui pourrait être de cinq à six mois.
Une énorme tuile pour un joueur qui avait crevé l'écran samedi avec un triplé magistral à Caen (4-0) en Ligue 1 et un coup dur pour le sélectionneur. Deschamps souhaitait voir à l'oeuvre la dernière petite merveille lyonnaise aux côtés de Karim Benzema mais sa 5e cape a tourné court et Fekir va, à 22 ans, entamer un long chemin avant de retrouver toutes ses capacités physiques. Avec le risque de passer à côté de l'Euro.
Avant cette annonce, les motifs de satisfaction n'avaient pourtant pas manqué pour Deschamps, qui a noté l'efficacité de sa défense. Les 8 buts encaissés en 4 matches avaient fait tache au moment de boucler la saison 2014-15 et le sélectionneur attendait au moins une réaction dans ce secteur-clé. Il a été servi, même si en n'alignant au coup d'envoi que deux joueurs à vocation offensive (Benzema, Fekir), le contraire aurait été assez fâcheux.
En l'absence de Mamadou Sakho , non retenu faute de temps de jeu à Liverpool, la charnière Varane-Koscielny a bien résisté à l'attaque portugaise et notamment aux provocations de CR7, toujours sans but cette saison et qui ne s'est fait remarquer que sur un coup franc lointain (40e).
- La première de Martial -
Plus globalement, ce succès ne se discute pas, les occasions les plus franches ayant été françaises avec, outre le but de Valbuena, deux face-à-face manqués par Blaise Matuidi (30e) et Antoine Griezmann (49e), l'attaquant le plus saignant aux côtés d'un Karim Benzema bien muselé par son coéquipier au Real Madrid Pepe.
Paradoxalement, la France n'a pas perdu au change avec la sortie de Fekir et l'entrée de Griezmann, de loin le Bleu le plus dangereux. A croire que l'attaquant de l'Atletico Madrid, guère rayonnant en équipe de France ces derniers mois, n'est à l'aise qu'en démarrant en cours de jeu.
Pour son retour en sélection après un forfait en juin sur blessure, Benzema n'a, en revanche, pas réellement pesé, ratant une belle occasion dans la surface (54e) avant un beau coup franc détourné en corner par Rui Patricio, le gardien portugais (70e).
Il était alors temps de lancer l'homme qui vaut 80 millions d'euros, Anthony Martial. Le néo-Mancunien, qui a surtout fait parler de lui en raison de son transfert astronomique, a connu sa première sélection en remplaçant Benzema (72e). Mais c'est Valbuena qui s'est mué en héros.