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Paul Pogba absent, une défense trop friable et un Karim Benzema qui a encore gâché des occasions: l'équipe de France a accumulé trop de contrariétés jeudi pour prétendre jouer à armes égales avec le Brésil de Neymar (3-1), un avertissement sans frais avant l'Euro-2016.
. Un sérieux coup d'arrêt
Première défaite depuis le Mondial, trois buts encaissés pour la première fois en deux ans (3-0 au Brésil, le 9 juin 2013): le bilan est lourd pour les Bleus et la réception des Brésiliens laissera indéniablement des traces.
L'Euro-2016 est encore loin et il est délicat de jeter aux orties une équipe portée aux nues après deux succès de prestige fin 2014 face à l'Espagne (1-0) et le Portugal (2-1). Mais la France a clairement touché du doigt ses limites actuelles et Deschamps ne s'est pas caché au moment de livrer son analyse de la rencontre. "On doit encore progresser", a-t-il reconnu après la rencontre.
. Sans Pogba, rien ne va
Il manquait 4 titulaires (Lloris, Debuchy, Pogba, Cabaye), indisponibles pour ce stage, mais c'est surtout l'absence du prodige de la Juventus Turin qui s'est fait cruellement ressentir contre la Seleçao. Blessé à la cuisse le 18 mars en Ligue des champions, Pogba a laissé un grand vide et personne n'a réussi à le remplacer avantageusement dans son rôle de leader technique et patron du milieu.
Celui que les plus grands clubs d'Europe rêvent d'attirer cet été dans leurs filets est déjà incontournable en équipe de France à seulement 22 ans (22 sélections, 5 buts). La preuve par les chiffres: le meilleur jeune du Mondial-2014 a manqué 5 rendez-vous depuis sa promotion chez les A début 2013 et à chaque fois, les Bleus ne sont pas parvenus à l'emporter.
Si la France veut espérer monter sur le toit de l'Europe dans 15 mois, elle n'y arrivera pas sans Pogba et Deschamps en a eu une amère confirmation jeudi.
. Sale temps pour la défense
Le sélectionneur se faisait une joie de récupérer Mamadou Sakho , histoire de reformer sa charnière centrale fétiche (Varane-Sakho) dont la dernière apparition en bleu remontait à septembre 2014. Mais les deux joueurs, plombés par des situations compliquées en clubs, ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes et sont passés au travers contre le Brésil.
Sakho (25 ans, 25 sélections, 2 buts), le héros du barrage retour de la Coupe du monde face à l'Ukraine (3-0, le 19 novembre 2013), se remet à peine de pépins physiques à répétition et alterne le bon et le moins bon à Liverpool.
Raphaël Varane (21 ans, 18 sélections, 2 buts) doit de son côté jongler avec la forte concurrence qui sévit au Real Madrid et a bien du mal à se faire une petite place entre les deux monstres Sergio Ramos et Pepe.
Deschamps n'a pas d'autres choix que de faire le dos rond en attendant des jours meilleurs car les alternatives crédibles n'existent guère. Laurent Koscielny (29 ans, 21 sélections) pourrait en être une mais le joueur d'Arsenal est loin d'être sans faille et a souvent coûté cher aux Bleus par ses sautes de concentration.
Sans Pogba et avec un axe défensif en plein marasme, la France est totalement démunie face aux grandes nations. A méditer en vue de l'Euro.
. Benzema, le malentendu persiste
Personne ne remet en cause les qualités techniques de l'attaquant du Real Madrid mais son incapacité à être décisif dans les grands matches pose problème.
A la Coupe du monde, Benzema (27 ans, 78 sélections, 25 buts) s'était perdu après une entame tonitruante (3 buts en 2 matches) et avait raté les deux rencontres couperets contre le Nigeria en 8e de finale (2-0) et surtout l'Allemagne en quart (1-0). Jeudi, il a gâché deux énormes opportunités qu'un joueur de sa trempe se doit de concrétiser.
Le port du brassard de capitaine, en raison du forfait de Hugo Lloris , n'a pas galvanisé le Madrilène qui ne sera donc jamais un vrai buteur. Un constat qui n'a pourtant pas l'air de contrarier Deschamps, toujours en pole pour défendre son attaquant N.1.