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Le défenseur du RB Lezipzig Willi Orban (c), buteur face au Hertha Berlin, est félicité par ses coéquipiers, le 17 décembre 2016 à Leipzig
"Leipzig est rapide, compact, et vorace" disent ses adversaires. Cette équipe qui jouait encore en 5e division en 2010 peut-elle devenir championne d'Allemagne dès sa première saison parmi l'élite ? Elle n'a que trois points de retard derrière le Bayern à la trêve...
. Un rythme de champion ?
Le RB, c'est LE club surprise de la première partie de championnat et le seul à suivre le rythme du champion en titre, le Bayern. Sur un match, les Munichois de Carlo Ancelotti ont été les plus forts. Mercredi soir, pour la dernière journée avant les fêtes, la bande à Lewandowski a corrigé 3 à 0 Leipzig, il est vrai réduit à dix dès la 30e minute.
Mais un Championnat d'Allemagne, c'est 34 matches. Le RB a déjà marqué 36 points en 16 journées, soit une moyenne de 2,25 points par journée. Certaines années, c'est un rythme suffisant pour être champion.
. Un jeu physiquement exigeant
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L'entraîneur du RB Leipzig Ralph Hasenhüttl (d) et le directeur sportif Ralf Rangnick se congratulent après le match face au Hertha Berlin, le 17 décembre 2016 à Leipzig
C'est l'un des éléments majeurs de l'équation: le jeu prôné par l'entraîneur Ralph Hasenhüttl est certes enthousiasmant, mais il est beaucoup plus exigeant physiquement pour les joueurs que celui du Bayern.
"Leipzig est rapide, compact, et vorace", dissèque l'entraîneur du Hertha Berlin Pal Dardai, battu 2-0 samedi.
Le jeu du RB ne repose pas sur la possession, mais sur un pressing très haut et des transitions ultra-rapides pour porter le danger en quelques passes vers l'avant.
La statistique citée en boucle par les commentateurs allemands à propos de Leipzig est impressionnante: le RB a couru en moyenne 4 km de plus que n'importe lequel de ses opposants durant la première partie de championnat.
. Un effectif limité...
Ce jeu est possible parce que l'effectif est très jeune, tout juste 23 ans de moyenne d'âge. Mais contrairement au Bayern, ou même à Dortmund, Leipzig n'a pas une profondeur de banc qui lui permet de faire tourner.
La qualité individuelle des Müller, Lewandowski, Robben, Alonso ou autre Neuer dépasse largement celle des jeunes de Leipzig, dont plus des deux tiers jouaient encore la saison dernière en deuxième division, ou au RB Salzburg, la pépinière de talents autrichienne du système Red Bull.
Le RB a cependant l'avantage de ne pas jouer de coupe d'Europe et d'être éliminé en Coupe d'Allemagne. Autant de temps disponible pour récupérer et s'entraîner.
... mais homogène
Leipzig n'a pas de star parce qu'il n'en veut pas! "Avant de faire signer un joueur, nous nous renseignons sur son caractère", note le directeur sportif Ralf Rangnick. "Pour le genre de football que nous pratiquons, nous avons besoin de +team players+, de joueurs collectifs. Nous ne voulons pas de joueur qui, après avoir marqué un but, s'échappe pour aller célébrer tout seul avec le public".
Pour l'instant, tout le monde à Leipzig fait les efforts demandés au service de l'équipe. Sans cet état d'esprit, il est peu probable que le RB puisse aller au bout.
. Pas de pression
C'est le plus gros avantage de Leipzig sur Munich. Son incroyable début de saison a surpris tout le monde, et la défaite à Munich mercredi soir a presque parue "normale" à l'entraîneur Hasenhüttl et aux commentateurs.
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Le propriétaire du RB Leipzig Dietrich Mateschitz suit le match de son équipe (alors en 2e div.), face à Karlsruher SC, le 8 mai 2016 à Leipzig
Certes, le propriétaire du club Dietrich Mateschitz, fondateur aujourd'hui milliardaire de Red Bull, estime désormais que l'objectif doit être de terminer dans les six premiers, pour accrocher une place européenne. Mais il ne parle pas de titre.
"Si on me demande si je veux être champion, je dis oui, mais je ne crois pas que ce soit réaliste cette saison", glisse habilement Ralf Rangnick.
Mais le projet à long terme de Red Bull prévoit bien explicitement de disputer la suprématie nationale au Bayern et de devenir un pilier de la Ligue des champions. "Si on ne voulait pas cela, autant laisser tomber le football", déclarait Mateschitz en 2014, alors que l'équipe venait d'accéder à la D2. Personne n'imaginait toutefois que la première année en Bundesliga pourraît être aussi folle. Rendez-vous en mai.